Policiers bosniens indifférents face à une attaque homophobe

En 2014 déjà un groupe de 10 à 15 hommes masqués avaient fait irruption dans le cinéma-bar Kriterion à Sarajevo, lors d’un débat dans le cadre du festival LGBT Merlinka. Trois personnes avaient alors été légèrement blessées, dont deux emmenées à l’hôpital. Le bar connu dans tout Sarajevo pour son ambiance gay-friendly – l’un des rares en Bosnie-Herzégovnie – n’avait depuis pas fait l’objet d’attaques homophobes, jusqu’à hier.

Aux alentours de 22h, quatre jeunes sont entrés dans le bar et se sont directement attaqués à la clientèle, traitant une jeune femme de «peder» («pédé») avant de lancer des verres sur la serveuse – touchée au bras – et de s’attaquer à un jeune homme, le frappant à de multiples reprises au visage avec une pinte de bière. Les agresseurs ont finalement pris la fuite devant des officiers de polices inefficaces et manifestement peu intéressés.

Les clients du bar ont ensuite été retenus plus de deux heures dans les locaux alors que les agresseurs ont été vus passant à plusieurs reprises devant la devanture, sans intervention de la police.

Faits minimisés
A l’heure où nous écrivons, les premiers articles relatant les événements font leur apparition sur les différents sites d’informations bosniens. Cependant, ni la police ni ces journaux en ligne ne semblent vraiment y donner d’importance, décrivant les événements comme une «tentative» d’attaque et ignorant le caractère homophobe des faits.

«Bien qu’ayant été directement menacé par les agresseurs, les policiers n’ont pas voulu m’écouter quand je leur ai fait part de ma peur. Ils m’ont menti en me disant que les assaillants avaient été arrêtés, mais 10 minutes plus tard je les ai vus passer devant le bar, libres. Mais c’était clairement une attaque homophobe», raconte Niki*, l’une des cliente ciblée lors de l’attaque.

Néanmoins, la communauté LGBT se mobilise en ligne. Le Sarajevo Open Center, plus importante association de défense des droits LGBT en Bosnie-Herzégovine, a prévu de réagir face à l’inaction des forces de l’ordre.

*Pour des raisons de sécurité, le prénom a été changé.

Quitter la version mobile