Les fleuristes sont trop gay pour servir dans l’armée

Comme plusieurs pays de la région, la Lituanie (membre de l’Otan et de l’UE) a récemment réintroduit la conscription obligatoire du fait des tensions persistantes avec la Russie. Quelque 3000 hommes (les femmes peuvent s’engager sur une base volontaire) sont appelés sous les drapeaux cet automne. Les premiers appelés ont dû répondre à un test aux questions plutôt étranges, rapporte le site anglophone Delfi. «Aimez-vous cueillir des fleurs?», «Avez-vous déjà envisagé de devenir fleuriste?», «Avez-vous songé à changer de sexe?»…

La presse locale a interrogé un psychiatre des forces armées, stationné dans un centre de recrutement de l’ouest du pays balte. Le Dr Kęstutis Ramanauskas n’y est pas allé par quatre chemins: «J’utilise [ces questions] comme critères pour écarter [des appelés]. Je sais que certains disent que l’homosexualité n’est pas une maladie, pourtant c’en est une. Une mauvaise orientation est un désordre psycho-comportemental.» Il a ajouté que de telles recrues feraient l’objet de harcèlement et ne seraient, de toute façon, pas en mesure de terminer leur service.

«Aucune discrimination»
La déclaration a plongé le ministre de la Défense dans l’embarras. Devant le Parlement, Juozas Olekas a assuré que les homosexuels n’étaient pas exclus de l’armée. «Nos lois et décrets ne comportent aucune discrimination pour cause d’orientation sexuelle. L’armée est ouverte aux hétérosexuels comme aux homosexuels.» Quant au questionnaire, Olekas a indiqué qu’il était utilisé dans d’autres pays membres de l’Otan.

La Lituanie est un des pays de l’UE où les questions LGBT suscitent les débats les plus virulents. Des mouvements ultraconservateurs tentent régulièrement de bâillonner les associations LGBT et de justifier des politiques homophobes et transphobes. L’organisation de gay pride dans le pays a notamment donné lieu à des coups d’éclat violents.

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