Après l’exécution de deux adolescents, l’Iran sur la sellette
Les images de l’exécution de deux jeunes Iraniens de 17 et 18 ans pour «sodomie» soulève une vague d’indignation.
Selon un premier article publié par l’Iranian Students News Agency, deux adolescents ont été condamnés et pendus à Mashhad, dans l’Est de l’Iran, le 19 juillet dernier. L’agence de presse a indiqué que les deux garçons, âgés de 17 et 18 ans mais tous deux mineurs au moment des faits, avaient été reconnus coupables de «sodomie». Pour leur défense, ils avaient toutefois expliqué que les pratiques homosexuelles étaient très répandues parmi les jeunes de leur âge, et qu’ils la savait illégale mais non passible de la peine capitale. Selon d’autres sources de presse iraniennes, ils auraient également avoué avoir sexuellement molesté un troisième adolescent de 13 ans. Cependant cette dernière information apparaît comme un rajout destiné à rendre cette exécution plus «acceptable».
Acte de barbarie
Particulièrement choquantes, plusieurs images de l’exécution ont été publiées, soulevant une vague d’indignation parmi les organisations gaies et lesbiennes en Europe et dans le monde. Parmi elles, la britannique Outrage invite ses sympathisants à protester par courrier auprès de l’ambassadeur d’Iran en Grande-Bretagne. Son bouillonnant leader Peter Tatchell a décrit le jugement comme le «dernier acte de barbarie en date par les islamo-fascistes d’Iran.» En Suisse, l’Organisation suisse des lesbiennes LOS a été la première a réagir par un appel au Conseil fédéral, pour que celui-ci «s’emploie énergiquement, face à l’Iran comme à l’ONU, à faire en sorte que cesse non seulement l’application de la peine de mort, mais aussi la répression contre les pratiques homosexuelles entre adultes consentants partout dans le monde.»
On évalue à 4’000 le nombre de personnes condamnées à mort pour «homosexualité» ou «sodomie» au cours des 25 années de régime islamique en Iran. Dans bien des cas, selon les associations de défense des droits humains, l’homosexualité est employée comme prétexte pour discréditer et liquider des opposants ou libre-penseurs.
