Black Movie

Guinée, Mexique, Corée du Sud, Iran, Géorgie, République centrafricaine… Au sein d’un programme foisonnant, comptant une cinquantaine de longs métrages et une quarantaine de courts regroupés en sections thématiques (société, politique, genres, nouvelles cultures urbaines), l’édition 2024 du festival Black Movie a inclus – comme d’habitude – des œuvres LGBTIQ+. On en a plus particulièrement retenu deux…

À commencer par The Summer With Carmen du Grec Zacharias Mavroeidis. Alors qu’il profite d’une journée sur une plage gaie d’Athènes, Demosthène, 30 ans, propose d’aider Nikitas, son meilleur ami et cinéaste débutant, à rédiger une idée pour son prochain long métrage inspiré par une chienne appelée Carmen. La nudité est assumée dans cette réflexion sur la création déguisée en fantaisie érotique.

De son côté, la Brésilienne Carolina Markowicz propose Pedágio. Ce film raconte les déboires de Suellen. Agente de péage, cette mère désemparée profite de son job pour aider un gang à dérober des montres et autres accessoires de luxe à de riches conducteurs. Dans un noble but, tente-t-elle de se convaincre. Elle veut en effet envoyer son fils gai dans un coûteux centre de thérapie de conversion dirigé par un célèbre prêtre. Elle va du coup déclencher à son insu une série d’événements dont seuls les voleurs tireront profit.

Parmi la vingtaine d’invité·e·x·s du festival, on notera celle, exceptionnelle, du Taïwanais Tsai Ming-Liang. Le réalisateur, scénariste et producteur taïwanais, sensuel chef de file gai de la seconde nouvelle vague de son pays, montrera ses travaux au Commun (rue des Vieux-Grenadiers 10), l’espace culturel de la Ville de Genève, du 18 janvier au 7 février, ainsi qu’une mini-rétrospective de sa cinématographie. L’exposition est consacrée à la fameuse série Walker, dont le point de départ est un court métrage réalisé en 2012 et qui met en scène un moine marcheur. Celui-ci est incarné par Lee Kang Sheng, l’acteur fétiche du cinéaste, qui le fait évoluer dans diverses villes en Asie et en Europe. Sur deux étages, on pourra également découvrir l’aspect artistique et performatif de la star du festival. Avec la projection de films dont des inédits et la présentation de soixante dessins du maître. Sans oublier la diffusion d’une captation théâtrale, The Monk From Tang Dynasty, figure chinoise fondatrice pour Tsai Ming Liang, à laquelle la série Walker rend hommage.

Rencontres, discussions, masterclasses et fêtes – dont une soirée 360° Fever! – prolongeront et complèteront la projection de métrages recouvrant fiction, documentaire, expérimental, ou animation. À cet égard, on signale le volet Petit Black Movie destiné aux plus jeunes, qui pourront également suivre des tables rondes, dans le but d’approfondir les thématiques soulevées. À noter enfin qu’une partie de la programmation sera proposée en ligne.

Programme complet sur blackmovie.ch

Edmée Cuttat