Queer, homosexuel, gay: notre histoire selon Google
L'entreprise lance un nouvel outil permettant d’analyser les évolutions culturelles à travers les occurrences de plus de 5.2 millions de mots.
La semaine dernière, Google, dont la suprématie est titillée par Facebook, a ajouté une nouvelle corde à son arc. Avec le «Books Ngram Viewer», les internautes pourront désormais visualiser les tendances culturelles à travers plus de 5 millions de mots en six langues contenus dans la base de données Google Books qui couvre les années 1800 à 2000. Un outil très intéressant qui permet par exemple d’observer l’évolution des termes qui ont été utilisés pour qualifier les personnes ayant des relations avec d’autres du même sexe.
Comme le montre le graphique élaboré par le site Read Write Web, le terme «queer» se marginalise à partir du début du 20ème siècle du fait d’une connotation toujours plus négative et, dès les années 80, fait l’objet d’une réappropriation par le mouvement de pensée du même nom. L’utilisation du concept d’homosexualité devient dominante à partir des années 40 et de la multiplication des études médicales qui ont fait de cette préférence une maladie. Avec l’essor des mouvements sociaux des années 70, cette désignation sera supplantée par les termes «gay» et «lesbienne» qui se sont par la suite rapidement imposés dans le langage quotidien. Quant au «transgenrisme» et la «transsexualité», ils n’apparaissent dans la littérature répertoriée qu’à partir de 1990 et font depuis l’objet d’une utilisation de plus en plus fréquente.
Le simple choix du mot « préférence » (imposé par le monde anglo-saxon et béatement répété depuis).. étale tout le paradoxe du sujet.. de la « préférence » et donc du choix qu’il implique ou est-ce une préférence non choisie ou encore un choix pas préféré.. Raymond Devos ce serait délecté du kafkaien de cette dialectique.