Lausanne
#places à gagner

The Armed

mer 5 juin, 19:30
Genève
#Musique

Gaye Su Akyol

sam 18 mai, 20:30
La Chaux-de-Fonds

Bang! Bang!

mer 15 mai - sam 25 mai
©larissa_fuerderer
Lausanne
#Humour

Edwin Ramirez

ven 26 avril - dim 28 avril

Un Prozac dans ma bière

Les vagabondages noctambules et pédés d’Allegra Spirine, envoyée spéciale dans le dédale interlope des villes suisses. Ce mois-ci: genève, forcément Genève.

«Rejoins-moi ce soir au Centre culturel français de Milan… Pour la soirée la plus hip de la Fashion Week… Tu as trois heures pour te trouver un Cisalpino… Grouille-toi!» Erwan Frotin surgissait au détour d’un sms aussi improbable que notre gueule de bois au même moment où Parker faisait résonner avec douleur la sonnerie du téléphone du hall. On lui racontait l’invitation et l’on se prenait à jouer à «chiche» pour se fixer rendez-vous dans l’heure sur le quai de la gare de Lausanne. Heureusement, une petite voix murmurait des paroles de réconfort du fin fond de notre verre d’Alka et l’on remettait à notre prochaine visite à Paris les déhanchements étudiés et les Cosmo sirotés à la paille avec Carine Roitfeld. La suite de notre feuilleton mi-guimauve mi-céleri se déroulerait à Calvingrad, comme un pèlerinage, une carte postale de vacances à l’hôtel de la Plage, une paire de moon boots oubliée dans le coffre après un dernier week-end à Megève…
Coincés sur une banquette chez Remor, on écarquillait les yeux devant les trésors à deux balles dénichés aux puces par les maîtresses du genre, Barbara T. et Nicole: lunettes de soleil total Courchevel, chemises et robes sublimes de couleurs et de rires. On enchaînait en se la jouant Madame des Bergues avec Barbara T. en comparant nos Rolex quand arrivait Loulou, plus elle-même que jamais, un sachet Betty Bossy de tranches d’ananas sous vide dans la main, rapport à son régime. Elle commandait un coca light avec «beaucoup de glace et de citron» et l’on se frottait les yeux en même temps que les oreilles quand le naturel devait nous réveiller au son du galop: «Monsieur, s’il vous plaît! un verre de Tartegnin… Bin ouais, je rallume la mèche…»
Quelques mèches propres à dessiner une magnifique mise en pli plus tard, on promettait à Tatiana de passer à la prochaine Tarmaque et Soupir de Vincent Jacquemet au Théâtre de la Grenade en réalisant tout à coup que le décor avait changé et que l’on était passé sur l’autre rive pour écluser de méchants rhumes améliorés au Phare. Pierre nous relançait sur l’opportunité d’une extension du charmant bar de bric et de broc dans la capitale vaudoise, quand on se surprenait à décliner sous prétexte qu’il avait, quelques jours plus tôt, nettoyé les post-it dont on avait recouvert ses toilettes en hommage à Claire Devers. «Incompatible», flottait encore dans l’air quand The Killer faisait retentir le portable: «Ici Londres». Tandis qu’il nous racontait ses pérégrinations brouillardeuses chez Wallpaper («une salle de réunion aussi grande qu’un stade de foot!»), on se surprenait (c’était la soirée…) à murmurer quelques vers de Verlaine avant de raccrocher sur un «les carottes sont cuites» aussi improbable qu’opportun.
Doucement chahuté par les rhums bois-bandé on gagnait le 32 de la rue du 31-Décembre am anderes Ufer pour sourire à l’Adresse, nouvelle halte cosy – tapas – on vend aussi de la mode où l’équipe de Largeur.com lançait sa dernière création, Baboo Magazine, agenda genevois destiné aux avions de la nouvelle compagnie aérienne éponyme. On pensait alors que Parker avait eu raison de baptiser sa dernière ligne «Glamclash» et l’on se réjouissait de travailler dès le lendemain sur les modèles «Dead & Sexy» que l’on s’apprêtait à fourguer aux boutiques de la Riviera…
On apprenait de la bouche d’une fille aux lèvres particulièrement roses et au décolleté particulièrement rue du Rhône que la «folie des lounges avait envahi Genève!» et l’on se demandait si l’on n’avait pas malencontreusement appuyé sur start en montant dans la machine à remonter le temps, quand une silhouette aux épaules impeccablement carrées nous tendait un Cosmo avec ce que l’on prenait pour un sourire.
Le lendemain, on admirait l’aube se lever sur l’if de la Fondation Johnny Aubert-Tournier, heureux que le tour de piste soit enterré sous le crottin du pur-sang de Miss Knie, radieuse dans son dernier tour de piste en train de jeter des roses sur un public médusé. On contemplait le Léman encore assoupi tandis que la voiture quittait la campagne et filait vers la gare. La SexJail Party du Zoo une semaine plus tard promettait d’être aussi mémorable que la reprise en duo par Gratos et Parker de l’enchanteur «Wake me up» de Wham qu’on nous avait promis pour l’occasion. A la douane TGV, Vigipirate farfouillait dans notre besace pendant que l’on se disait, confortablement planqué derrière nos Saint-Laurent vertes, que Genève ressemblait à ces amants avec lesquels il est impossible de rire une fois qu’on a fini de leur dire «je t’aime»…

Mes stams d’un soir
Le Phare
rue Lissignol 3
1201 Genève
T: 022 741 15 35
Alternos ce qu’il faut, pédé avant que ça devienne pénible, gouailleur et complice, à l’image de Saint-Gervais, son quartier. Mention spéciale à la déco Roger Hart un soir de dèche.

Hôtel Restaurant Excelsior
rue Jean-Jacques-Rousseau 34
1201 Genève
T: 022 732 09 45
Un musée de peintures à la collection aussi improbable qu’inespérée. Déco 60ies digne du Saint. Idéal pour passer la nuit un soir où il fait trop hips pour reprendre la voiture. Mention spécial Prix du Jury à la dame au coquillage qui couve la salle à manger…

L’Adresse
rue du 31-Décembre 32
1207 Genève
T: 022 736 32 32
Plat duj’ à midi, thés l’aprèm’ et tapas à l’apéro. Quelques guilimerdons en vente pour fashion (il suffit de zapper cet écart). Ferme à l’heure où on devrait songer à rentrer (21h). Mention spéciale prix du générique à l’adresse, totale Cluedo.

Le Tambo
rue de Lausanne 38
1201 Genève
T: 022 731 17 84
Ah, les escalopes de poulet façon Bagatelle anciens patrons, tous les habitués d’alors vous le diront, c’est quelque chose… Et comme le Tambo, vrai stam pâquisard, a eu la bonne idée de perpétuer la tradition à la rue de Lausanne. Mention spéciale aux décors, aux figurants et à la B.O.!!!

Et aussi, mais encore, en vrac et sans emballages:
La Bretelle (incontournable), L’Omnibus (il faut y être), Le Scandale (comme son nom l’indique), Le Moloko (bistrot de l’Usine, cuisine wundervermeilleuse pour quatre francs six sous), La Concorde (si Derrick était pédé…), Chez Cartier (LE tea-room), la rédaction de 360° (demandez Philippe de ma part, il a toujours des bières chaudes pour les copines).
A.S.

Et retrouvez toutes nos adresses LGBT et gay friendly dans notre magazine.