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Le poids de la mode, le choc des photos

Le poids de la mode, le choc des photos
©Tristan Basso

Clic clac, le label genevois Bandapar est paparazzé sous toutes les coutures. Une campagne fun et intelligente dévoilant de façon très réussie la collection en mouvement.

Un paparazzo planqué dans un coin mitraille une scène intime entre deux célébrités. Prises en rafale pour être sûr d’avoir le bon cliché, les photos ressemblent à un film. Ça vous rappelle quelque chose? Oui, vous avez tout juste, on dirait les images volées que l’on se délecte à découvrir, selon les générations, dans «Paris Match», «Voici» ou «Closer», dans une mise en scène de roman-photo, avec des phrases choc dans des bulles. Quoi de mieux pour montrer une attitude, une moue ou un vêtement en mouvement? Il fallait y penser.

Mahi Durel, la couturière à la tête du label Bandapar, l’a fait: une campagne 100% faite maison reprenant les codes du genre pour présenter ses derniers modèles. Exquis, tout simplement. Sur les médias sociaux, ces aventures narrant les déboires de stars imaginaires – dont la créatrice elle-même – dans l’espace public font l’unanimité.

«C’est arrivé complètement par hasard! Un matin, sans concept précis, on était un peu à la bourre pour faire les photos des pièces Bandapar chez Wood. Elles étaient tellement mauvaises! Je tirais la gueule, c’était tôt, je n’étais pas maquillée», confesse-t-elle en rigolant. «En les regardant, on a constaté que ça ressemblait à des photos prises à mon insu. On a commencé à rigoler en imaginant des «punchlines». Alors on est parti dans ce délire en les bidouillant dans le même genre de typo et de mise en page que les magazines people. Ça fonctionnait hyper bien!»

« J’aime feuilleter ce genre de presse quand je tombe dessus. Je trouve ça à la fois fantastique et complètement con! »

Federico Fellini, le papa des paparazzi

Brillamment confirmé dans ce cas, le hasard fait bien les choses. Poussant le processus un peu cheap jusqu’au bout, le résultat fait également un contre-pied à la photo de mode souvent très léchée, très travaillée et peu spontanée. «Je n’ai jamais acheté ce type de presse, mais j’aime feuilleter quand je tombe dessus. Je trouve ça à la fois fantastique et complètement con! Dans les années 1990, j’aimais observer les paparazzades des célébrités comme Julia Roberts, Madonna ou Sarah Jessica Parker aux États-Unis. Je trouvais ces clichés absolument dingues et les tenues souvent complètement folles!», se remémore Mahi Durel.

©Tristan Basso

Paparazzi – paparazzo au singulier – le terme fait partie du vocabulaire de la culture pop. Bien avant Lady Gaga et son titre évocateur en 2008, la saga des «voleurs de la vie privée» des stars en a traumatisé plus d’une, notamment de nombreuses têtes couronnées. On attribue l’origine du terme à Federico Fellini, dont le personnage principal de «La Dolce Vita» se nomme «Paparazzo». Le réalisateur racontait que le nom lui avait été inspiré par un livret d’opéra. Surtout, la contraction de deux mots italiens semble en être l’origine: papatacci (petits moustiques) et razzi (les éclairs des flashs). Preuve de son impact culturel et de son empreinte dans la presse à scandale, le Centre Pompidou-Metz en France consacrait une exposition au genre photographique en 2014.

Les pièces Bandapar sont en vente chez Wood Friperie, rue Bergalonne 4, Genève

Petites aventures paparazzées et gros scandales pour une soirée entre amis

On ne résiste pas à se remémorer quelques anecdotes croustillantes de «paparazzades» historiques. Plus fun que sa belle-sœur Diana qui s’adonnait à un jeu pervers du chat et de la souris avec les paparazzi, la duchesse d’York, la rousse incendiaire Sarah, se faisait choper en train de se faire sucer les pieds par son amant et conseiller financier John Bryan dans une villa à Saint-Tropez en 1992. Un chapitre supplémentaire à l’annus horribilis («année horrible», en latin), comme la reine Elizabeth II la résuma quelques mois plus tard. Dans le même registre, Daniel Ducruet, alors époux de la princesse Stéphanie, se faisait piéger dans une posture très chaude dans une piscine en compagnie de la stripteaseuse belge Fily Houtteman en 1996. Choc à Monaco! On se souvient aussi de l’auto-rasage en live à la tondeuse, suivi de l’acte de vandalisme de Britney Spears contre une voiture de paparazzi avec un parapluie en 2007. Moins dramatique et nettement plus hot, Ricky Martin ne manque pas d’offrir sa plastique de rêve aux paparazzi sur la plage avec son mari chaque été. La dernière en date à avoir ému la francophonie dans sa descente aux enfers documentée en «gossips» n’est autre qu’Ophélie Winter, devenue SDF et squattant sa Smart à Paris en septembre 2019. «Voici», connu pour ses légendes photo gratinées, n’y allait pas avec le dos de la cuillère en annonçant sur l’une d’entre elles: «Ses biens se résumeraient à quelques sacs entassés dans sa citadine, des bijoux fantaisie et de larges lunettes de soleil». L’essentiel, quoi!