L’Autriche élargit sa palette de sexes
Vienne permettra à ses citoyen·ne·x·s de se définir comme «inter», «divers» ou «ouvert», voire de renoncer à définir leur sexe. Une première mondiale, selon les organisations LGBTI, qui expriment toutefois des réserves.
«Unique au niveau international»: la faîtière LGBTQ+ autrichienne HOSI a salué hier le décret du gouvernement fédéral qui instaure six options pour ses citoyen·ne·x·s dans la définition officielle de leur sexe. Outre le masculin, le féminin et «divers» (le «X» institué l’an dernier dans les passeports), les catégories «inter» et «offen» (ouvert) sont à disposition, ainsi que la possibilité de n’en choisir aucune.
Cette dernière option pourrait s’imposer à la naissance d’enfants présentant une variation sexuelle. Iels – ou leur représentant légal – pourront décider ultérieurement. Cependant, précise Queer.de, le passage des catégories conventionnelles aux autres options ne sera possible que moyennant l’avis favorable d’un·e expert·e.
Cette condition est contestée par les militants LGBTI, qui regrettent la «pathologisation» des personnes intersexes. «L’étape de l’autodétermination est encore loin», résume Luan Pertl, de Plattform Intersex Österreich. Les organisations réclament en outre une interdiction des interventions chirurgicales sur les enfants et ados intersexes, laquelle faisait pourtant partie du programme de la coalition au pouvoir à Vienne.
La Suisse y réfléchit…
En Suisse, la question de la reconnaissance administrative des personnes intersexes et non binaires reste à l’état d’ébauche. À la suite de deux postulats, le Conseil fédéral s’est engagé en 2018 à examiner la possibilité d’instaurer un troisième sexe ou de supprimer la catégorie sexe dans les documents d’identité.