Premier coming-out dans le petit monde de la lutte suisse
Finaliste de la Fête nationale 2017, Curdin Orlik, 27 ans, brise un tabou dans la discipline, bastion des traditions rurales helvétiques.
«Je préfère être libre que vivre dans la peur.» Rares sont les coming-out dans l’univers du sport. Chez les hommes, ils sont même quasi inexistants en cours de carrière. Et c’est pourtant dans une discipline inattendue qu’un athlète sort du placard, ce samedi. Curdin Orlik, finaliste de la fête nationale de lutte suisse 2017, a révélé qu’il était gay dans un portrait que lui consacre le «Tages-Anzeiger Magazin».
Exklusiv: Schwinger Curdin Orlik outet sich als schwul. «Lieber bin ich frei als ängstlich», sagt er zum Coming-out. (Abo+)https://t.co/DXjK03GSB6
— Tages-Anzeiger (@tagesanzeiger) March 6, 2020
Le Grison de 27 ans souligne qu’il fait son coming-out avant tout pour son fils, aujourd’hui âgé de 3 ans, qu’il a eu lors d’une précédente relation avec une femme. «Pendant trop longtemps, j’ai refoulé qui je suis vraiment», explique le lauréat de 35 couronnes. Élevé dans une famille de lutteurs, dont son grand frère Armon, vainqueur de nombreuses compétitions, Curdin raconte qu’il n’a pas été facile de s’assumer dans son milieu d’origine, catholique et conservateur. Et encore moins dans celui de la lutte. «Il semblait y avoir un accord tacite sur le fait qu’il n’y avait pas de place pour les gays. Le rejet était inexprimé et donc inattaquable.»
Brisant quelque peu l’image d’un sport arc-bouté sur ses traditions, les autres stars du cercle de sciure comme Matthias Sempach ou Kilian Wenger n’ont pas tardé à adresser leurs félicitations à leur collègue.
Bravo champion tu es mon seulement un champion mais tu nous montres ton courage d’oser être toi-même bravo
ce mec est un héros ! Et montre qu’il est possible d’être respecté pour ses valeurs et ENSUITE par le fait d’être gay. Il aura fait bien plus pour la cause en une journée que toutes les gesticulations possibles