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Quand un Anglais ordinaire défendait l’homosexualité… en 1810

Quand un Anglais ordinaire défendait l’homosexualité… en 1810

Le journal d'un fermier du Yorkshire exhumé par un chercheur d'Oxford apporte un éclairage étonnant sur l'histoire de l'homosexualité, suggérant un débat très précoce sur ce thème.

Un chercheur d’Oxford, Eamonn O’Keeffe, s’est penché un peu par hasard sur les écrits d’un certain Matthew Tomlinson pour le début de l’année 1810, raconte le site ZME Science. Il a eu la surprise de retrouver sous la plume de ce modeste fermier du Yorkshire une défense de l’homosexualité qualifiée de «tendance naturelle» innée.

Tomlinson commentait un scandale de l’époque: un médecin de la Marine condamné pour actes contre nature et pendu. Le fermier exprimait dans son journal son incompréhension d’une telle sentence. «Il apparaît étrange en effet que Dieu Tout-Puissant crée un être avec une telle nature, ou un tel défaut de nature; et en même temps décrète que, si cet être qu’Il a formé suit ce que lui dicte cette Nature selon laquelle il a été formé, il soit punissable de la peine de mort.»

Sympathie envers l’homosexualité
Le chercheur estime que la façon dont ces réflexions sont consignées témoignent d’un débat large sur la question de l’homosexualité au sein de la population britannique. Cela est d’autant plus intéressant que Tomlinson n’appartenait pas à l’élite et s’appuyait sur des arguments religieux. Cela ne veut toutefois pas dire que la plupart des gens soutenaient son raisonnement. «Cela suggère plutôt que des conceptions sympathiques de la sexualité circulaient dans la Grande-Bretagne géorgienne plus largement, et plus précocement qu’on ne le croit généralement», estime O’Keeffe.

À noter, qu’à l’époque, de l’autre côté de la Manche, la Révolution française avait déjà dépénalisé le crime de sodomie, sans pour autant s’intéresser à l’homosexualité en tant que telle.

Le journal de Tomlinson peut être rapproché d’écrits ultérieurs, comme ceux d’une propriétaire terrienne, Anne Lister, sur ses propres désirs lesbiens, qu’elle décrits comme «naturels» et «instinctifs» dans son journal de 1823, ou ceux du philosophe Jeremy Bentham, père de l’utilitarisme, qui à la même époque dénonce les «préjugés» relatifs à la «sodomie» et plaide pour la dépénalisation de l’homosexualité. Sans oser toutefois publier ces opinions.