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«Les mots ont un pouvoir de transformation que l’image n’a pas»

«Les mots ont un pouvoir de transformation que l’image n’a pas»

Ancien photographe de presse dans sa Colombie natale, Camilo Agudelo se définit aujourd'hui comme un «promeneur» à la recherches d'images qui parlent.

Un sourire charmeur, un saut à pieds joints dans une fontaine, quelques tours de manège, ainsi qu’une phrase: «When I was here, I found myself thinking about you». Tels sont les souvenirs que vous pourriez garder de Camilo.

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Les formes que peuvent prendre le langage sont si étranges parfois, que l’on peut s’y perdre. Un temps d’exposition, de la réflexion puis une chambre noire pour digérer l’information. Pour transmettre aussi. Mais attention, il n’y a pas forcément d’explication de texte. L’art, tout comme la vie, demande à être, non à être pensé. Penser c’est bien, être c’est mieux.

Être en compagnie de Camilo relève d’un rêve d’enfant: se sentir bien, se sentir en sécurité, protégé, au chaud. Attention tout de même, car avec lui, tout peut être envisagé: casse-cou, téméraire, audacieux, libre, indépendant, fraternel. Terriblement humain en somme.

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– Cela fait maintenant une vingtaine d’année que ta passion pour la photographie guide tes choix. Tu as exercé dans ton pays d’origine, la Colombie, pour de grands journaux. Peux-tu nous en parler un peu?
– J’ai effectué ma première formation de photographe à l’âge de 8 ans par l’intermédiaire de mon père qui exerçait la profession de photographe et qui tenait une boutique avec un labo photo. Plus tard, à l’age de 16 ans, j’ai entamé une formation de photo-journaliste au sein d’«El Tiempo», le plus grand journal de Colombie. Là, j’ai pu affiner mes techniques photographiques en étant confronté à plein de situations différentes, du concours de beauté au dernier éventement tragique. Après ma formation, j’ai travaillé en freelance pour d’autres journaux, certains plus alternatif que d’autres, comme «La Lettra» par exemple. Mais j’ai aussi reçu des mandats de la part l’Etat et pour de nombreux autres médias.

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– Aujourd’hui, tu es ton propre maître. Tu as d’ailleurs, récemment fait une exposition afin de mieux présenter ton travail. Parallèlement tu as construit de A à Z ton site internet camiloagudelo.net.
– Effectivement, le site est surtout focalisé sur le travail que j’effectue depuis trois ans. La démarche que j’entreprends est simple, c’est celle d’un promeneur qui trouve des images qui me parlent. Il y a beaucoup de photographies que j’effectue qui expriment le paradoxe entre la ville et le savoir-vivre. On a beaucoup perdu l’habitude de vivre ensemble et pourtant, on cherche à vivre dans l’hypercentre des villes.

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– Outre ton travail photographique, sur ton site, on y trouve aussi des textes. Quel est pour toi le rapport entre l’image et les mots?
– Pour moi, les textes sont un moyen de relier le passé au présent. Les textes peuvent paraître glauques mais ce travail me permet d’évacuer. Les mots ont un pouvoir de transformation que l’image n’a pas.

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– Tu as utilisé une technique particulière pour la série Collage. Le visuel rendu est impressionnant. Peux-tu en parler?
– Il y a deux thèmes dans cette série: Le portrait et le lieu. En ce qui concerne le portait, ce travail a été effectué avec cinq contraintes. Il me fallait un endroit à l’extérieur, une lumière naturelle changeante, une exposition à de la lumière artificielle, un modèle au premier plan et un endroit de mouvement. Durant une heure, j’ai fais poser une personne et j’ai pris 400 photos. Puis, il y a un travail de recomposition avec un morceau à chaque fois de ces 400 photos. Pour la deuxième série le principe est le même, mais en plus j’ai cherché à ajouter un ressenti personnel à un lieu qui est en perpétuel mutation.

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– Un état qui m’émeut particulièrement chez toi, est ton humilité. En effet, tu es toujours présent pour distiller ton temps aux personnes qui t’entoure et que tu apprécies. Peux-tu me parler de ton rapport au temps?
– J’essaye de donner de l’importance au temps que je donne aux autres. Ma préférence est au dialogue à deux. Il me semble que dès que ce nombre est dépassé, les rapports peuvent devenir faussés.

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» www.camiloagudelo.net