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Le hipster est mort, vive le yuccie

Anticonformiste, il n’en est pas moins un capitaliste moderne. Faire de la thune oui, mais comme il l’entend et surtout, sans s’encombrer du concept complètement has-been d’un patron à qui il devrait rendre des comptes.

Devinette: issu d’une tribu radicalement urbaine, sa mort est régulièrement annoncée dans les médias. Une fin soldée jusqu’ici par de fausses alertes, mais à chaque fois son statut d’icône à claques vacille. Vous l’aurez deviné, on vous parle du hipster. Cet été, après le «normcore», qui se révéla une vaste supercherie en 2014, c’est le «yuccie» qui menace les barbiers de faire faillite.

Le qui ? Le «yuccie», pour «young urban creative», soit le jeune urbain créatif, qui arrive tout droit de Brooklyn, of course. Alors, survirera au temps du buzz ou pas? En tout cas, on sent chez l’inventeur de l’appellation le fantasme d’avoir trouvé la tribu qui remplacera celle – souvent haïe – des hipsters. David Infante, auteur contributeur du site prescripteur de tendances Mashable, s’est penché sur la question existentielle lorsqu’il a réalisé qu’aucune catégorie ne lui correspondait vraiment: «Comment me dénommer ? commence-t-il par se demander dans son billet qui a rapidement fait le tour du monde. A 26 ans, je suis écrivain, je vis dans un quartier cosy de Brooklyn. Je suis un homme blanc hétéro avec un vélo à une vitesse et une moustache, j’ai étudié les arts libéraux, j’ai des opinions et des idées».

Vous reconnaissez-vous dans cet anticonformiste qui veut devenir riche?

Sortons les dicos citadins, il doit bien y avoir une définition pour ce jeune loup des villes ! Apparemment, la réponse est non. «Génération Y? Hipster? Yuppie? Tous à la fois, ou aucun? Comme tout membre privilégié d’une classe créative, en être réduit à la case de hipster est inexact et je mérite une définition précise». Alors il l’a créée. Pour mieux l’apprécier, saisissons le raffinement du Yuccie, qui se revendique diamétralement opposé à son ancêtre. Première surprise, en se référant à la vision de l’auteur, il suffit de regarder autour de nous pour réaliser qu’ils sont déjà partout. Plutôt opportuniste que carriériste, il ne se prend pas pour héros. Mais il ne craint pas de rompre la routine, aussi ronronnante soit-elle.

Comme le souligne l’auteur: «Nous méritons de poursuivre nos rêves et nous devrions aussi en tirer profit». En conséquence, il n’hésitera pas à quitter un poste confortable pour monter sa propre start-up. «En phase avec l’époque, il se réinvente sans aucune difficulté en consultant social coordonnant des campagnes sponsorisées par des marques sur Instagram, il colporte de la weed via Uber, des chiens via Tinder», précise-t-il encore. Plus à l’aise dans les grandes métropoles, il se développe rapidement à New York et San Francisco. Son ambition ? La quête de l’épanouissement au travail, sans pour autant renoncer à un certain confort financier. Prendre des risques certes, mais uniquement s’il en a les moyens.

En deux mots, le yuccie est un «freelance capitaliste qui s’inspire de la contre-culture», comme l’a résumé très justement Elizabeth Nolan Brown dans Slate. Alors, vous reconnaissez-vous dans cet anticonformiste qui veut devenir riche ? Si oui, il est grand temps de raser de près la barbe que vous avez mis des mois à sculpter!