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Vieille comme la rue? La prostitution hier et aujourd’hui

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Attache-moi, idiot!

Hervé Léger, Jean Paul Gaultier et Rick Owens l'ont rendu fashion. Madonna, Rihanna et Lady Gaga l'ont transformé en code pop. Aujourd'hui, l'art du bondage s'enseigne à Genève.

Plus romantique que le SM cuir, moins crade que le SM uro, le bondage a fait son entrée dans les pratiques sexuelles moins conventionnelles jugées «acceptables» depuis quelques années. Sans doute grâce à sa pratique exigeant une certaine maîtrise. Savoir ligoter son, sa ou ses partenaires sexuel(les) en infligeant juste ce qu’il faut de domination, ça ne s’improvise pas. C’est carrément de l’art. Et comme les attributs arty et sulfureux forment généralement un couple détonnant, le bondage se retrouve catapulté au rayon des suprêmes du SM. L’aristocratie de l’amour qui fait du bien quand il fait du mal en quelque sorte. Raffinement et volupté obligent, le bondage, qui se réfère à des supplices anciens, vient du Japon. Comme les geishas. Mais contrairement à elles, dont le rituel de préparation prend souvent des heures, il est accessible à n’importe qui. Pour autant qu’on ne le pratique pas n’importe comment.

Ainsi, depuis une année, l’association Dialogai propose des cours un mardi sur deux. Et pour les plus farouches craignant d’être repéré(e)s, il existe des coffee table books très instructifs. Entre deux magazines de design et le dernier Michel Houellebecq, cela s’avère même très chic d’avoir un livre sur les secrets de l’art du bondage. En tout cas pour épater ses amis. Et on se remémore l’hilarant sketch où Valérie Lemercier et Kad Merad, incarnant un couple échangiste, reçoivent un couple d’amis coincés dans leur salon.

Petit manuel instructif
Cela peut même rappeler des anecdotes plus personnelles. Comme cette fin de soirée chez une amie qui vous propose l’hospitalité sur son canapé. Encore un verre, quelques derniers gossips croustillants et hop, Morphée se chargera du reste. Une sorte de cliché sur l’amitié entre un homme gay et sa meilleure amie hétéro. Un truc safe, rassurant, hors de tout danger… Qu’on pensait! Car l’amie en question a d’autres plans polissons en tête. Entre deux gorgées, elle s’empare de son petit manuel du japanese bondage, très justement posé sur sa table basse. En l’ouvrant, elle en profite pour se rapprocher et susurre à votre oreille : «Tu t’es déjà fait attacher?» Perplexe, vous ne savez pas quoi lui répondre.

Mais la situation s’avère épique, comme vous aimez les raconter ensuite à vos amis ou dans cette chronique. «Ecoute, franchement non, je ne me suis jamais fait attacher et encore plus sincèrement, je ne suis pas certain d’en avoir envie.» Là d’un coup, elle se transforme en furie et suppliante, balance un «s’il-te-plaît, je peux t’attacher, allez!?» des plus embarrassants. Où pas. Car contrairement à une gêne, ce petit moment d’égarement qui aurait pu se transformer en une session intime à défier les lois de l’apesanteur à deux, a contribué à consolider les liens d’une amitié. Tout cela sans s’attacher physiquement, c’est fort!