Le triomphe du mâle, version gay
En pensant éradiquer le stéréotype de la tapette, le gay de 2012 a-t-il sacrifié son âme de militant sur l'autel d'un «culte de la masculinité»?
Des gars fiers à la barbe drue, aux T-shirts griffés A&F ou aux polos Fred Perry sur des pectoraux saillants. Des homos ceintures noires de karaté, des athlètes qui font leur coming-out, des «vrais mecs» qui gueulent aux matches de foot sous une bannière arc-en-ciel. Tout ce petit monde défile aux Gay Pride de 2012. Fiers d’être homos, mais aussi, voire plus fiers encore qu’on ne les voie plus comme des folles tordues. Les gays d’aujourd’hui sont sûrs de pisser aussi loin que leurs semblables hétéros. Ou s’ils ne le sont pas, ils tentent de s’en persuader. En termes moins triviaux, on se sent enfin conformes à ce qu’on attend de nous en tant que mâles.
Dans le «Huffington Post» américain, le militant queer Richard Lyon s’inquiète d’une «course à la respectabilité» sexuelle, qui pourrait bien faire des dégâts. «A force de contrecarrer la vieille idée que tous les gays sont efféminés, on en arrive à ce que les gays se sentent obligés de présenter l’image d’une bouillonnante virilité américaine.» Il prend l’exemple d’un récent documentaire sur une équipe de sport gay, où les plus efféminés des jeunes joueurs se faisaient chahuter par leurs camarades. Le bullying serait-il donc livré avec la panoplie «vrai mec» du gay nouvelle-génération?
L(G)BT
Le «culte de masculinité», comme l’appelle Richard Lyon, a une autre implication: il met en péril la lutte commune des lesbiennes, gay, bisexuels et surtout des transgenres, le fameux «LGBT», point de ralliement de l’activisme depuis les années 2000. Des personnalités très écoutées aux Etats-Unis, telles que l’auteur et militant Dan Savage (créateur de la campagne «It Gets Better») ont déjà exprimé leur incompréhension par rapport à la bisexualité masculine. Ces figures s’interrogent aussi sur l’opportunité pour les gays de s’associer aux luttes des trans – sans doute trop complexes et trop étrangères aux aspirations des hommes gay. Savage, qui blague volontiers sur les trans, est d’ailleurs devenu la bête noire d’une partie de ce mouvement. Cela lui a valu un «glitterbombing», une rafale de paillettes dans la figure de la part d’une militante en janvier dernier – un privilège jusque là réservé aux obscurantistes républicains et autres Tea Party.
Je ne sais pas, mais quelque chose me dit qu’il n’y a pas qu’en Amérique que cette question se pose. Les militants gay masculins se font déjà plus rares dans les associations, à mesure qu’ils sont plus nombreux et plus ouverts dans la vie publique, sur le pont de croisières ou sur Grindr. Le «G» de LGBT est-il en train de se retirer de la vie politique, après avoir remporté la bataille du mâle?
Les queers s’inquiètent d’une «course à la respectabilité» sexuelle ?
Et c’est en se basant sur les fringues qu’ils découvrent ca ?
Rien à voir avec l’exigence du mariage pour tous ? Non non non…
Parceque dans la catégorie « respectabilité ‘hétéro)sexuelle » ca se pose là…
Vraimment, y a de ces bouffons…
tout est dans la façon d’être de chacun mais j’ai toujours constaté que plus le mec est macho plus il est …. enfin, tout le monde à compris !
Des « vrais mecs… Ils tentent de s’en persuader » Mais s.v.p arrêter avec vos articles préconçus de bien pensant LGBT… Même vous finalement vous êtes discriminant… vos étiquettes de merde vous pouvez vous les enfoncer bien profond… A bonne entendeur.
je ne vois pas pourquoi les gays seraient empêchés d’être bêtes et méchants; et surtout ignorants de l’histoire de leur propre minorité?!
Cet ostracisme de la folle existe bien dans les milieux gays. Elle est devenue hors codes, hors mode, etc., juste risible. Une sorte de bouc émissaire… Mais à quoi? Ce milieu abrite aussi son lot de réacs, de fachos, d’hétéro centrés, d’abrutis finis, etc.
Le culte obsessionnel du corps viril et le narcissisme déplorable qui va avec, sont une réponse sans doute, au cliché éculé qu’un homo est forcément efféminé.
Mais ils empêchent aujourd’hui de penser l’autre différent (je suis dans le marais à paris). L’appropriation de cette singularité « être efféminé », cela devrait faire un moment que nous devrions, dans notre grande majorité, en avoir fait une fierté, comme tant d’autres choses.
les folles, nous leur devons beaucoup. Pour en être convaincu et du coup être moins con, il suffit d’aimer l’histoire et la sociologie: « Gay New York 1890-1940 » de G. Chauncey (historien) par exemple. Pendant que les macs et autres michetons passaient inaperçus il y a un siècle: c’est où (c quoi) un siècle?! « Elles » se montraient, s’affichaient, provoquaient, se cognaient avec les plus cons, prenaient des coups, les rendaient, etc.
Cet espèce de « troisième sexe » a joué un rôle sociologique majeur dans l’évolution des mœurs et de l’homosexualité. Amnésie (ignorance?) générale, et rejet de l’autre: maladies « crasse » de notre époque…
Il faut de tout pour faire un monde… C’est une certitude! la question n’est pas de savoir qui a fait quoi et à quel moment de l’histoire… Mais plutôt de s’assumer pleinement dans ces propres convictions. Etre gay dans le marais et de ne jamais en sortir… Tout comme s’afficher comme une folle* la nuit ou à la gay pride et le lendemain se retrouver derrière sa caisse habillé comme Mr tout le monde, finalement ça n’a plus vraiment de sens… Et ça risque pas de faire bouger les choses de nos jours.
Le gros problème c’est pas notre sexualité mais la société et surtout les bien pensants qui la dirige… (Nuance) Minorité dit-vous? Mon cul… encore un terme qui va dans leurs sens! je dirais plutôt (majorité-éduqué) dans la mentalité judéo chrétienne… rien de plus!
Moi je suis moi et rien d’autre et sachez que de cette façon j’ai pu aidé bien des personnes autour de moi à s’ouvrir à la vie, malgré à ce qu’on attendait d’eux…
lors des débats sur le MPT, des gays ont pensé qu’ils devaient s’allier aux lesbiennes pour une cause commune : obtenir le MPT. mais il y avait surtout une autre cause qu’ils pensaient commune aussi : le droit de faire un enfant sans parent de l’autre sexe, par la PMA pour les femmes et par la GPA pour les couples d’hommes. ces gays pensaient très logiquement que s’ils soutenaient les lesbiennes pour qu’eles aient la PMA, elles les soutiendraient en retour pour qu’ils obtiennent la GPA. mais c’était sans compter sur le sacro-saint principe de non-marchandisation du corps des femmes au nom duquel bcp de lesbiennes rejette la GPA alors qu’elles réclament la PMA, autrement dit elles revendiquent le droit de faire des enfants sans père mais interdisent aux gays d’avoir des enfants sans mère. bcp de gays ont compris qu’ils allaient se faire flouer dans cette histoire et ont compris par la même occasion qu’aux yeux des féministes radicales lesbiennes ou pas, ils sont et resteront à jamais et avant tout des hommes, autrement dit des membres d’une espèce détestable parce que mauvaise et nuisible en soi. pas étonnant que bcp de gays commencent à revendiquer dès lors leur appartenance au sexe masculin et leur fierté d’être des hommes. le masculinisme gay arrive et il va se faire une belle place au soleil, va y avoir du sport !