Elle a quoi de gay, ta bagnole?

Depuis 2005, chaque mois de janvier c'est la même histoire: voilà que débarque la Voiture gay européenne de l'année. Et je ne sais jamais où garer cette news indispensable.

Champagne! En 2012, c’est la Citroën DS4 qui décroche le pompon de la caisse gay-friendly européenne. C’est le site français Ledorga qui annoncé la grande nouvelle, après avoir consulté les «internautes». Les critères qui valent un tel honneur à cette petite berline à chevrons? Monsieur Citroën a-t-il pensé à mettre un ou deux gays dans ses pubs? a-t-il soigné sa gamme de coloris? a-t-il transformé la boîte à gants en boîte de nuit? Je ne suis pas seul à me demander sur quoi repose ce mystérieux trophée. Car la Voiture gay européenne de l’année fait jaser sur les sites spécialisés en automobiles. Certes, ceux-ci sont bien contents de présenter à leurs lecteurs une info insolite au milieu des nouveaux modèles, des bancs-tests et des innovations techniques, mais la plupart restent incrédules, voire goguenards. Une bagnole gay, on sait pas ce que c’est. Eh bien, messieurs, j’ai beau avoir une longue carrière d’homosexuel, je ne sais pas non plus. Je suis à peu près aussi perplexe que devant un emballage de biscuits ou de serviettes hygiéniques estampillés «élu produit de l’année». Et si vous voulez tout savoir, personnellement, ma voiture de l’année est toujours une VW Golf de 1982. Elle cale au démarrage, elle est éraflée de partout et consomme autant qu’un Boeing 707, mais j’y peux rien: je l’aime. Et elle me le rend bien.