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Tu cherches une piaule? moi aussi

Trouver à se loger relève du tour de force par les temps qui courent. Et c'est encore bien pire quand on se trouve être un étudiant fauché et qui plus est homo.

La crise du logement bat son plein. Du coup, il est quasi impossible de trouver un toit à se mettre sur la tête,…Et bien, sachez que si vous êtes en sus (!) homosexuel, votre tâche ne sera pas simplifiée. Petit résumé des péripéties d’une étudiante homo sans domicile fixe.

Où l’on apprend que les lesbiennes ne sont pas des femmes
Essayons les foyers privés pour étudiants proposés dans une brochure et sur le site de l’Université. Pas de problème dans les lieux mixte, mais pas question dans les autres.
A Genève, sur cinq résidences réservées aux filles, une seule (le Home Saint-Pierre) accepterait d’héberger une lesbienne. L’argument avancé par les quatre autres? «Ce serait paradoxal. C’est une résidence pour femmes ici.» Bien sûr, ne l’oublions pas: les lesbiennes ne sont pas des femmes!
Tout le monde ne peut pas être au fait des dernières nouveautés en matière de pensée queer. Soit. Mais nous ressortir du placard la vieille théorie de l’inversion, c’est tout de même culotté.
La seule résidence pour homme à Genève refuse les homosexuels. Rien d’étonnant à cela. Bien que proposée par l’Université, institution laïque et publique s’il en est, ce lieu d’accueil d’étudiants est animé par l ‘Opus Dei…

Où l’on apprend que les homosexuels sont des prédateurs sexuels
Tournons-nous maintenant vers la colocation: idéale pour les petits budgets, offrant convivialité et ambiance de travail festive. Seulement voilà, si la plupart des colocations mixtes ouvrent leurs portes aussi bien aux gays qu’aux lesbiennes, le problème surgit si vous n’avez pas envie de vivre avec des représentants d’autres genres, à l’instar de nombre d’hétérosexuels.
Les colocations non-mixtes sont peu enclines à accueillir les homos. «Si on est non-mixte, c’est pour qu’il y ait pas de problème de drague ou de sexe, tu vois…» Le coloc homo est donc un terrible prédateur sexuel… C’est bien connu: les homos sont des êtres de pulsions incontrôlables et les colocataires hétéros des tentations sur pattes irrésistibles…
Jeter son dévolu sur une colocation mixte ne suffit malheureusement pas à échapper à l’homocolocophobie. Sur le site internet easywg.ch consacré à la rencontre de colocataires, l’orientation sexuelle figure sur le profil des membres à côté de l’âge, l’emploi ou leur consommation de tabac. Pourquoi? Parce que cette information a été ajoutée à la demande d’utilisateurs LGBT lassés des refus dus à leur orientation sexuelle.
Les choses sont donc claires dès le début et cela évite de prendre une veste (youpi), mais on voit fleurir des offres de logement pour «non-fumeur, sans animaux, hétéro» (soupçon d’homophobie rampante)… Pourtant, si cette indication part d’une bonne intention, cocher une case en quelques secondes ne laisse pas beaucoup de place à la réflexion (soupçon d’homophobie rampante bis). Si tout fumeur produit de la fumée, il y a autant d’homosexuels différents que de personnes homosexuelles. Difficile d’éliminer des inconnus sur un critère qui ne prédit rien de ce qu’ils sont (soupçon d’homophobie galopante)…

Où l’on apprend que tout est simple
A retenir pour contourner avec grâce et légèreté les embûches :
1. Parler de son orientation sexuelle à ses futurs colocataires ou logeurs. En quoi cela les regardent-ils? Peut-être en rien, mais cela vous évitera de finir à la porte le jour où vous ramènerez l’Amour rencontré sur un dancefloor.
2. S’abstenir cependant d’en parler avant de les rencontrer. Vous ne correspondez certainement pas à la caricature de l’homo qu’ils peuvent se faire. En plus, découvrir un homo aussi sympa que vous fera forcément tomber les préjugés.
3. Vérifier consciencieusement par qui sont tenues les résidences universitaires privées. De l’Opus Dei aux soeurs Dominicaines, vous risquez de vous faire claquer la porte au nez.
4. Profitez des associations d’étudiants LGBT : il s’y trouve certainement un autre homo mal logé. Ces associations sont ThinkOut (GE), Plan-Queer (VD), LAGO (FR), Schlub (BE).
5. Si il n’y a pas d’association estudiantine dans votre canton, utilisez les association LGBT.
6. Mettez à contribution les homos qui vous entoure : le bouche-à-oreille est la meilleure agence immobilière.
7. N’oubliez pas d’utiliser aussi les structures non-LGBT.