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Diva or not diva

L'ère des divas de la mode est-elle finie? Leurs logorrhées surmédiatisées auraient fini par saouler la planète entière. La preuve avec Carine Roitfeld et John Galliano.

Stupeur et tremblement de Paris à Saint-Barth. Le statut de diva – incluant les rédactrices en chef de magazines de mode en fourrure et aux regards charbonneux, ainsi que les créateurs estampillés du titre galvaudé d’enfant terrible de la mode – serait has-been. Carine Roitfeld, l’ex-égérie du porno chic des nineties, n’avait pas terminé de faire ses cartons après 10 ans de règne à la tête de Vogue Paris en décembre 2010 que déjà le nom de sa remplaçante se confirmait après quelques semaines d’un suspense insoutenable: Emmanuelle Alt. Dans l’ombre de sa pétaradante rédactrice en chef, la responsable de la mode au sein de la rédaction avait méticuleusement préparé son terrain.

Aussitôt sa nomination officialisée, les mots fusèrent sur internet pour la définir. La phrase qui revenait le plus souvent était alors: «Elle est rock’n’roll». La nouvelle ère du Vogue sera sans fard ni paillettes, ou ne sera pas. Alt sort sans make-up ni brushing. et déambule dans les rues de Paris comme une Wonder Woman trop intelligente pour confondre son job avec le statut d’une superstar. Changement d’époque.

Quelques mois plus tard, c’est au tour de John Galliano de se faire écarter sèchement de la voie de Dior après des insultes antisémites proférées en pleine rue de Paris. Au moins, il réussit sa sortie du sérail de la haute couture française de façon aussi dramatique que ses extravagances et ses débuts tapageurs. Lors du dernier défilé du couturier pour la maison de haute couture française, le grand absent, c’est lui.

Exit le show-off
En lieu et place de ses habituelles apparitions dantesques en fin de défilé, les petites mains des ateliers apparaissent en rangée et tablier blanc. L’émotion est à son comble. Las des frasques de son impétueux directeur artistique aux racines ibériques, Dior annonce vouloir prendre son temps pour lui trouver un successeur. Pour sûr, l’heure est à la discrétion. Exit la vulgarité du show-off. La mode, qui aime retourner sa veste toujours du bon côté a décidé de jouer les modestes en 2011. Un vrai virage ou un simple mirage ? Miroir d’un monde où les opprimés se rebellent, où le beau devient bio, de préférence dégradable, la mode ne peut plus se permettre de jouer les grandes insolentes. Et peu importe si l’éthique est en toc.