Le glittering, nouvelle arme des activistes gay

Phénomène outre-Atlantique, l'attaque de politiciens homophobes avec des paillettes est célébré comme un nouveau mode de protestation «ludique, créatif et sans danger».

La première cible était le leader conservateur Newt Gingrich. Le 17 mai, un certain Nick Espinosa vidait à sa figure le contenu d’une boîte remplie de paillettes au cri de «Feel the rainbow!» («Goûte à l’arc-en-ciel!»). Le mouvement des «glitterati» (de «glitter», paillettes) était lancé. Son but: dénoncer de manière non-violente et avec une arme issue de la tradition homosexuelle les discours homophobes. Depuis, deux autres politiciens américains de premier plan ont été visés par les bombes scintillantes: Tim Pawlenty, un ex-gouverneur anti-gay et anti-avortement, puis Michelle Bachmann, une candidate à l’investiture républicaine liée à une secte évangélique extrémiste.

Trois actions coup de poing en un peu plus d’un mois qui commencent à intéresser les médias américains et à énerver sérieusement la droite. Ainsi, si leurs auteurs n’ont pas été inquiétés, certains réclament que ces «attaques» soient punies, dont le ténor républicain, Mike Huckabee.

Non-menaçant
Mais les glitterati sont sûrs de leur coup. Leur technique, moins brutale que celle des entarteurs (qui ont une longue tradition aux Etats-Unis) est surtout… plus poétique. «Je pense que les paillettes apportent un peu de magie dans le débat», estime Michael Mitchell, un représentant du groupe gay du Parti démocrate au «Washington Post», mais cela doit être fait avec stratégie, et soutenu par des messages efficaces.» Autre avantage de la pratique: son caractère «non menaçant». Et Rachel Lang, l’auteure de l’«attentat» contre Michelle Bachmann, de préciser avoir choisi pour son action des paillettes de «gros calibre», car elles sont plus faciles à enlever que d’autres variétés, susceptibles de tenir dans les cheveux ou sur la peau pendant des heures, voire des jours. Lang affirme avoir été personnellement remerciée de cette délicate attention par l’entourage de la politicienne…

Les glitter-bombs contre Michelle Bachmann, Tim Pawlenty et Newt Gingrich: