La découverte d'un «homme des cavernes gay» est bidon

La semaine dernière, des archéologues ont découvert dans la banlieue de Prague un squelette d'une personne identifiée comme transgenre. Une information souvent relayée par les médias de manière totalement incorrecte.

Le squelette datant de 5’000 ans retrouvé la semaine dernière aux alentours de Prague était enterré comme une femme. En effet, la dépouille avait la tête tournée vers l’Est et était entourée de vases et de bracelets, contrairement aux rituels propres à la gent masculine. Il n’en fallait pas plus pour que de nombreux médias affirment que l’on avait là retrouvé le premier «homme des cavernes gay», quand bien même les archéologues avaient pour leur part estimé que le squelette relevait du «troisième sexe». A l’instar du site Internet de Têtu qui n’hésite pas à parler du plus vieux «gay» du monde.

Un raccourci qui fait s’étrangler le professeur d’anthropologie de l’Université de Wisconsin-Madison John Hawks, ce dernier déclarant sur son blog: «Les gars! Je peux me tromper mais je pense que pour avoir un ‘homme des cavernes gay’, vous devez avoir un squelette qui est à la fois gay et homme des cavernes. Or celui-ci n’est aucun des deux!» Il paraît en effet difficile de parler d’homme des cavernes dans ce cas précis puisque le squelette est trop jeune d’au moins 15’000 ans pour être qualifié de la sorte. De plus, anthropologiquement parlant, il est plus qu’inexact de parler d’homosexualité alors qu’il s’agit ici d’un cas de transgenrisme. L’application de ce terme et concept modernes pour qualifier des populations anciennes n’est jamais pertinent. Mais, si l’on ne peut rien déduire de l’orientation sexuelle de la personne retrouvée, la manière dont elle a été enterrée prouve «l’acceptation sociale» des pratiques transgenres dans la société de l’époque.