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Égalité des genres: quand les jeunes ne voient plus la même réalité

Égalité des genres: quand les jeunes ne voient plus la même réalité

Les jeunes en Suisse voient-iels l’égalité des genres de la même manière ? Pas vraiment. Tandis que certain·e·x·s dénoncent encore des inégalités, d’autres estiment que la bataille est déjà gagnée. Entre montée des discours masculinistes et tensions autour des identités de genre, un fossé se creuse. La Semaine de l’égalité à Genève ouvre le dialogue.

On pourrait croire que l’égalité des genres est, en 2025, un sujet plié. Et pourtant… Les jeunes Suisses ne sont pas touxtes d’accord à ce sujet, loin de là. D’après les chiffres du Baromètre national de l’égalité 2024, publiés par la Conférence suisse des délégué·e·x·s à l’égalité (CSDE), les jeunes femmes et les minorités de genre constatent encore des inégalités bien réelles, tandis qu’une majorité de jeunes hommes pensent que la bataille est finie… voire que les hommes sont maintenant désavantagés.

D’où vient ce fossé grandissant? Un des éléments de réponse ce sont les discours antiféministes et masculinistes qui circulent à grande vitesse sur les réseaux sociaux (en particulier TikTok). Une étude de la Dublin City University a révélé que même sans chercher activement du contenu misogyne, un ado de 16 ans s’y trouve exposé en moins de neuf minutes dès l’ouverture de son compte.

Consciente de ces problématiques, la Ville de Genève a décidé de se saisir de ces enjeux en organisant la Semaine de l’égalité intitulée “Le futur c’est maintenant!”, du 4 au 14 mars 2025. A travers une programmation tout public, visant à décortiquer des enjeux d’égalité de genre chez les jeunes.

Masculinisme, antiféminisme, LGBTIQphobie : les trois faces d’un même problème

Ces dernières années, le masculinisme s’est installé confortablement sur internet, séduisant une génération de jeunes gens en perte de repères. Le message: « Le féminisme vous vole vos droits », ou encore « les femmes ont trop de pouvoir », et le sempiternel « on ne peut plus rien dire ». Un discours qui joue sur la peur, la frustration, et qui légitime un rejet total du progrès social.

Mais cette idéologie ne s’attaque pas qu’au féminisme. Elle s’en prend aussi aux minorités de genre et aux personnes LGBTIQ+. Pourquoi? Cette montée du masculinisme s’inscrit dans un climat plus large de conservatisme, où les normes de genre sont de plus en plus rigides. Ce rejet du féminisme et des minorités de genre semble aller de pair avec une volonté de réaffirmer un modèle où la virilité rime avec domination, et où tout ce qui s’en éloigne est perçu comme une menace. Situation parfaitement résumée dans l’essai de la journaliste Pauline Ferrari Formés à la haine des femmes qui décrit comment ces communautés ciblent de jeunes personnes en leur offrant une explication d’apparence simple à leurs problèmes: « C’est la faute des féministes et des personnes queer ».

Et ce n’est pas juste une impression: le Baromètre national de l’égalité 2024 montre que de plus en plus de jeunes rejettent non seulement le féminisme, mais aussi les droits LGBTIQ+. Ce glissement idéologique est d’autant plus inquiétant qu’il est amplifié par des influenceurs qui savent parfaitement comment capter l’attention avec des vidéos au format court et percutant.

La Semaine de l’égalité: déconstruire les clichés pour reconstruire du dialogue

Face à cette déferlante de désinformation, la Semaine de l’égalité propose un moment de pause et de réflexion. Un espace pour s’interroger sur ces enjeux et ouvrir le dialogue.

Le 4 mars, Pauline Ferrari ouvrira la semaine avec une discussion sur l’implantation des idées masculinistes chez les jeunes, leurs modes de propagation, et surtout la manière de les combattre. Son intervention fera le lien entre les chiffres du Baromètre national de l’égalité et son enquête sur la radicalisation en ligne.

Mais ce n’est pas tout: toute la semaine, des événements viendront explorer ces questions sous différents angles:

  • Mercredi 5 mars – 18h30 à la Bibliothèque de la Cité, un atelier de création de mèmes pour faire face aux discours de haine sur les réseaux.
  • Dimanche 9 mars – 14h30-17h30 à L’ESPACE tiers-lieu d’APRES, un atelier d’empouvoirement pour les 18 – 30 ans adressé à toutes les personnes se reconnaissant dans les identités femmes, transgenres, non-binaires et intersexes.
  • Mardi 11 mars – 19h00 à la Salle GamMAH, une rencontre littéraire avec Gabrielle Richard, qui nous invite à interroger le regard des adultes sur les enfants et les jeunes.
  • Vendredi 14 mars – 19h00 à la Haute école de travail social, soirée de clôture et rencontre avec Salomé Saqué, autrice d’un livre-enquête sur le sujet intitulé Sois jeune et tais-toi.

    L’intégralité du programme est à découvrir ici!

  • Éduquer, débattre, avancer : pourquoi ce combat nous concerne touxtes

    Le Baromètre national de l’égalité 2024 rend compte d’une jeunesse suisse plus divisée que jamais sur les questions de genre. D’un côté, une partie des jeunes est engagée pour une société plus inclusive. De l’autre, un nombre croissant d’adolescents se radicalise sous l’influence de discours masculinistes, rejetant le féminisme et les droits LGBTIQ+, perçus comme une « menace ».

    Face à cette fracture, il devient essentiel de renforcer la prévention concernant l’égalité, et de fournir aux jeunes des outils afin de pouvoir lutter efficacement contre la désinformation, tout en offrant des alternatives qui puissent rendre le monde de demain désirable pour touxtes.

    La Semaine de l’égalité sera l’occasion de prendre du recul, d’ouvrir des discussions et de réfléchir à comment construire un avenir où l’égalité n’est pas un sujet de discorde, mais une manière d’avancer ensemble.

    À lire aussi: Qu’il y a t’il sur les fils d’actualité de nos ados? – notre interview avec Pauline Ferrari, journaliste et autrice du livre Formés à la haine des femmes.