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Les zombies gay provoquent la cohue

Présenté ce weekend, «L.A. Zombie» a été la sensation de l'ouverture du festival. Mais François Sagat, et son maquillage pimpant de mort-vivant, n'a pas fait l'unanimité. Tour d'horizon.

«Absurde…», «Très ennuyeux…», «C’est une adaptation des Chants de Maldoror, non?» Les réactions des spectateurs à la sortie du très attendu «L.A. Zombie» étaient pour le moins contrastées. L’un d’eux n’en revenait toujours pas: «C’est incroyable que ce film soit en compétition… incroyable!», murmurait-il en secouant la tête dans la caméra de la TSR.

Exclu, quelques semaines auparavant, du festival de Melbourne, car «à la limite de la pornographie», le film de Bruce LaBruce («Hustler White») était attendu de pied ferme dans le prude canton du Tessin. Le nouveau directeur du festival, le Français Olivier Père, en avait même fait une sorte de signature, comparant l’opus de Bruce La Bruce au dernier film de Pasolini, «Salò», interdit de salles suisses pendant 12 ans.

Manifestement, le buzz a fonctionné à plein rendement: les projections tardives de «L.A. Zombie» ont causé la formation de files d’attente «kilométriques», rapporte Ticino Online, certains cinéphiles faisant le pied de grue pendant près d’une heure et demie pour assister aux 63 minutes de sang et de sperme promis.

«Une immonde queue fourchue»
Cette projection de minuit fait ironiser la critique Edmée Cuttat, qui s’exclame, sur son blog, «Quel dommage de priver une bonne partie du public d’un tel chef d’œuvre!» Le zombie gay (dés)incarné par la star du porno François Sagat ne l’a guère convaincue. «La chose, à peu près sans paroles heureusement, montre une étrange créature à la libido exacerbée émergeant de l’océan sexe au vent, et qui se met à fouiller les blessures des morts de son immonde queue fourchue. Pour les arroser ensuite d’une semence tout aussi répugnante.»

Son collègue de la «Tribune de Genève» n’est pas de cet avis. Pascal Gavillet salue un «poème symphonique radical (…) authentique proposition de cinéma, nullement gratuite.»

«Au service du n’importe quoi»
Thierry Jobin offre un point de vue diamétralement opposé. «L.A. Zombie est d’une gratuité si extrême, qu’il pose la question de la frontière entre l’art et le cochon, l’œuvre et le navet.» Et le critique du «Temps» de décrire un film «mal joué, faussement engagé dans sa description de la clochardisation américaine et boursouflé d’effets risibles, (qui) malaxe le cinéma fût-ce au service du n’importe quoi.»

Le critique du «Monde» Thomas Sotinel rapproche, quant à lui, «L.A. Zombie» d’une performance d’art contemporain. «Les couleurs poussées à leur paroxysme par la vidéo numérique, la répétition rituelle des gestes le parti pris de faux raccord systématique (d’un plan l’autre le zombie n’est jamais le même), écrit-il, placent le film de LaBruce entre la salle porno (si celle-ci existait encore) et la galerie d’art.»

Inutile de dire que l’œuvre de Bruce LaBruce n’a pas trouvé de distributeur en Suisse. Les amateurs du genre se jetteront sans doute sur le DVD, qui paraîtra bien sûr également dans une version longue. Celle-ci franchira allègrement «la limite de la pornographie».