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Pas d’homophobie sous les drapeaux?

La perspective de l’école de recrue fait frissonner plus d’un jeune. Et d’autant plus les jeunes homosexuels. Les premiers jours en caserne, des remarques homophobes peuvent se faire blessantes. Des propos qui heurtent parfois davantage les hétéros que les gays. Paradoxe?

Patrick est hétéro. Et aujourd’hui choqué. Il vient de rentrer du centre de recrutement et n’est pas resté insensible à certains propos. «Mes officiers faisaient sans cesse des remarques homophobes. On nous mâche toute une théorie sur le respect d’autrui, mais j’ai souvent entendu des « ne jouez pas aux tapettes. » Pas particulièrement sensible il estime pourtant qu’il n’est pas normal d’attaquer une minorité. «On nous demande de nous respecter entre-nous, on fait de la propagande contre le racisme et la discrimination, mais une fois à la caserne, on nous envoie une multitude de vannes sur les femmes ou les gays. C’est pour le moins paradoxal!» Thibaut, qui est gay, fait une analyse différente: «s’en prendre aux minorités, à une personne que l’on juge inférieure à soi-même permet de se sentir plus puissant. » Même s’il constate que les injures persistent, «les insultes sont de l’homophobie ambiante, et non plus ciblée. Par exemple, je n’ai jamais eu le moindre souci avec mes collègues de chambre qui savaient que j’étais homosexuel.» Dès lors, à ses yeux, «les hétérosexuels vont être déstabilisés par des insultes homophobes alors qu’un gay s’est déjà endurci.» Pourquoi? «Car le gay a dû valider et renforcer sa propre identité grâce ou plutôt à cause du coming out!» Au centre de recrutement de Lausanne, on tempère. Des propos homophobes dans la caserne? Jamais. Gerhardt Bartels, Commandant du centre, assure qu’une des valeurs de base est le respect de toutes les minorités : «L’ère de la contrainte est terminée depuis longtemps. On doit donner confiance aux conscrits.» Et de se justifier : les 10 000 romands âgés de 18 à 22 ans qui transitent annuellement par Lausanne n’ont jamais, au travers du questionnaire de satisfaction, indiqués de telles insultes durant ces cinq dernières années.

Pas de plaintes
Aux yeux du colonel, «les propos relatés sont inexplicables. C’est dommage que le jeune hétéro ne se soit pas plaint : nous aurions pris des mesures.» Car l’orientation sexuelle n’est pas un argument pour refouler un citoyen Suisse de l’armée: «La question de la sexualité ne joue pas un rôle, à moins qu’elle affecte la vie sociale.» Dans ce cas-là, l’aptitude au service «peut être réduite, chez les femmes comme chez les hommes, chez les hétéros comme chez les gays.» D’autres relativisent également les propos à connotation homophobes que Patrick et Thibaut décrivent ci-contre. Lucas indique que ces mots sont «les mêmes que ceux qu’on voit prononcés dans des vestiaires de foot». D’ailleurs, à l’armée, il n’a jamais entendu ce type d’insultes discriminatoires. Même s’il déplore que de telles injures subsistent toujours. De son recrutement, puis de son service, il garde de bons souvenirs. Ses collègues étaient «des gens très ouverts». Ouverts jusqu’au point de l’accompagner, lors d’une sortie, dans une discothèque gay lausannoise.