Bénédictions de couples partenariés: Eglises romandes frileuses

Pas de bénédiction pour les couples de gays et lesbiennes vaudois – du moins pour l’instant. Ainsi en a décidé le synode de l’Eglise protestante réuni vendredi et samedi.

Au cours d’un synode extraordinaire les 25 et 26 janvier derniers, l’Eglise protestante du canton de Vaud a repoussé à 58 voix contre 10 le principe d’une liturgie pour la bénédiction de couples de même sexe unis par un partenariat enregistré. Cette question, décrite comme «à haut risque» pour l’unité de l’Eglise vaudoise, s’est finalement réglée par une manœuvre dilatoire consistant à demander au Conseil synodal (l’Exécutif de l’Eglise vaudoise) de poursuivre sa réflexion et de présenter à terme un projet plus concret. En revanche, une autre résolution portant sur l’accueil des personnes homosexuelles au sein de l’Eglise a été largement acceptée, tout comme celle sur la consécration de gays et lesbiennes en tant que pasteurs et diacres. Ces derniers devraient toutefois s’abstenir de toute «militance.» En outre, la résolution exprime une mise en garde sur le comportement et le discours des ministres, qui ne devraient pas devenir «une ‘pierre d’achoppement’ pour les croyants.

Plus de dix ans de retard
En novembre, le Synode neuchâtelois avait déjà refusé d’entrer en matière sur le sujet de la bénédiction des couples homosexuels, contrairement aux Eglises des cantons alémaniques (et celles où les germanophones sont majoritaires, comme Jura ou Fribourg) qui bénissent des couples de même sexe depuis parfois plus de dix ans.