Après une agression homophobe, la police tessinoise sur la sellette
La police cantonale aurait traité avec laxisme, voire complaisance, la plainte déposée par deux victimes d’une agression, à la fin d’une soirée associative LGBT dans une discothèque de Bellinzone.
Deux participants à une soirée gay organisée par le collectif LGBT tessinois «Imbarco Immediato» à Castione, près de Bellinzone, ont été agressés à la fin d’une fête, à l’aube du 27 août dernier. Alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le site du Garage Music, une discothèque habituellement fréquentée par un public hétéro, les deux hommes, âgés de 28 et 34 ans, auraient été pris à parti par un autre client. Accompagné d’une femme, celui-ci leur aurait d’abord demandé s’ils étaient gays, avant de les insulter et de les frapper. L’un des deux hommes a été traité pour une commotion au visage et reçu des points de suture. Selon l’hôpital de Bellinzone, un troisième jeune gay aurait été traité pour une agression similaire, suite à la même soirée.
Malgré une dénonciation de l’agresseur identifié par le numéro de plaque de son véhicule, la patrouille de police arrivée sur les lieux aurait refusé d’appréhender le suspect – en violation de la procédure normale. En outre, le lendemain de l’agression, les victimes prenant connaissance du procès-verbal ont eu la surprise de constater que les policiers n’avaient même pas pris note du numéro de plaque du suspect. Au lieu de cela, l’agression était décrite comme «reliée, de manière évidente, au thème de la soirée», une description pour le moins ambiguë, qui selon les victimes trahit une justification de l’agression par les policiers. Après avoir été relayée par la presse locale, cette interprétation a été contestée par la police, qui indique détenir toutes les informations nécessaires, et avoir ouvert un dossier pour voie de fait.