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Le féminisme en deuil

Figure de proue du militantisme, la vidéaste Carole Roussopoulos est décédée le 22 octobre. Elle avait notamment œuvré pour les droits des femmes et des homosexuel(le)s.

Elle n’a jamais cessé de filmer, même dans les moments les plus rudes. Emportée par le cancer le 22 octobre dernier, Carole Roussopoulos trouvait encore la force, peu avant de mourir, d’empoigner la caméra pour documenter les séjours à l’hôpital auxquels sa maladie la contraignait. La force de l’image, bien sûr, celle des mots, aussi : tout au long de sa carrière, la vidéaste a élevé au rang d’art le recueil de témoignages, pour faire entendre les voix de celles et ceux qui demeurent dans l’ombre du préjugé.
Née en 1945, Carole Roussopoulos laisse un corpus de 120 films, qui puisent leurs premiers souffles dans les mouvements revendicatifs de 1968. A Paris, la Valaisanne d’origine se rend notamment aux réunions du Mouvement de libération des femmes, tout comme à celles des homosexuel(le)s. Elle œuvre en faveur de l’avortement et de la contraception libre, pour la reconnaissance des prostituées, et soutient les luttes ouvrières.
Avec son compagnon Paul Roussopoulos, elle crée le collectif baptisé Video Out : « La vidéo portable permettait de donner la parole aux gens directement concernés, qui n’étaient pas obligés de passer à la moulinette des journalistes et des médias, et qui pouvaient faire leur propre information. » Plus tard, en 1982, elle fonde le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, qui archive et documente les combats pour la condition féminine.
De retour en Suisse en 1995, Carole Roussopoulos continue de mettre en lumière des zones difficiles et silencieuses : le viol, l’excision, mais aussi les dons d’organes ou les soins palliatifs. « Il faut comprendre que c’est un grand bonheur et une rigolade de se battre, aimait-elle à dire. Nous avons toutes à gagner de lever la tête, tout le monde, tous les opprimés de la terre. »