Corine Mauch élue

Pour la première fois, les Zurichois ont élu à la tête de leur municipalité une femme, qui plus est ouvertement homosexuelle.

C’est Corine Mauch qui succédera au très populaire Elmar Ledergeber à la mairie de la première ville de Suisse. La socialiste a été brillamment élue dimanche dernier à la tête de l’exécutif municipal, devançant sa concurrente radicale Kathrin Martelli de quelque 11 000 voix. Un score sans appel, favorisé par l’appel à l’abstention lancé par les populistes de l’UDC.
Sur les traces de Klaus Wowereit à Berlin et de Bertrand Delanoë à Paris, Zurich devient ainsi devenir la troisième métropole européenne dirigée par une personne ouvertement homosexuelle. Un signal réjouissant, à un mois du coup d’envoi de l’Europride. Bien entendu, les organisations gay-lesbiennes suisses ont salué l’élection, «un exemple très important pour la jeunesse, susceptible de l’encourager et la soutenir tout au long de ce parcours plein de difficultés qu’est le coming-out», a notamment commenté l’Organisations des lesbiennes LOS.

Rien à cacher
Durant la campagne, le fait que Corine Mauch vive ouvertement avec une femme a finalement peu fait débat, malgré les craintes que cet aspect de sa personnalité, constamment ressassée par la presse, ne nuise à la candidate socialiste. L’intéressée n’avait pas caché son agacement: «Je trouve dommage que mon homosexualité soit devenu le thème central dans la campagne,» déclare-t-elle au magazine alémanique Display, «Non que j’aie quoi que ce soit à cacher, mais par ce que j’aurais souhaité que cela soit évident. Que ça ne fasse aucune différence. Mais je dois constater que ce n’est pas le cas.»

«Outing» en Romandie
Commente dans les médias romands, le profil de la future présidente de la Ville de Zurich a déclenché de nouvelles discussions sur la frilosité des politiques francophones à révéler leur homosexualité. Au cours d’un débat sur les ondes de la RSR, lundi dernier, le journaliste Peter Rothenbühler a «outé» le maire de Genève Manuel Tornare. Interrogé dans les colonnes de 20 Minutes, ce dernier s’est dit «blessé et en colère». Pink Cross a également condamné la sortie de l’ex-rédacteur en chef du Matin: «Il n’est pas question de révéler l’orientation sexuelle de personnes qui ne l’ont pas fait d’elles-mêmes. La seule exception serait le cas où des personnalités homosexuelles en vue tiendraient en public des propos homophobes.»