Orlando: le président de la Confédération assure le service minimum
Retenue helvétique ou insensibilité? L'absence de référence aux LGBT dans le message de Johann Schneider-Ammann après la tuerie a déçu la communauté suisse.
Après Orlando, les chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier ont exprimé leurs condoléances. Les Européens ont été nombreux à exprimer leur sympathie envers la communauté LGBT endeuillée et à relever le caractère homophobe de l’attentat, comme Angela Merkel ou François Hollande. Du côté helvétique, la présidence a assuré le service minimum. En trois courtes phrases, le chef de l’Exécutif Johann Schneider-Ammann a simplement exprimé au «peuple américain la solidarité de la Suisse».
Beaucoup sont restés sur leur faim. «Il est préoccupant que le président de la Confédération n’ait pas dit pas un mot sur l’orientation sexuelle des victimes, commente Bastian Baumann, de Pink Cross. Un signe clair de solidarité nous a manqués.» Même dans les rangs du PLR, parti de Schneider-Ammann, la retenue du président a déçu. «Dans le cas d’une attaque sur une minorité particulière, je m’attendais à ce que l’on nomme celle-ci», regrette le conseiller national ouvertement gay Hans-Peter Portmann.
«Chaque vie humaine perdue est une tragédie»
Sollicité par la «SonntagsZeitung», le porte-parole de Johann Schneider-Ammann rejette les accusations d’insensibilité. Le président «est pour une société tolérante et libérale, dans la quelle la communauté LGTB est respectée et non discriminée. Chaque vie humaine perdue est une tragédie, indépendamment de l’orientation sexuelle, de l’origine ou de la croyance», a assuré Noé Blancpain.
Und unsere Regierung bleibt still. Kein Wort an LGBT nach #Orlando. pic.twitter.com/2vzF3pETUu
— PINK CROSS (@pinkcross_ch) 19 juin 2016