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L’homophobie intéresse les élèves, pas la direction

L’homophobie intéresse les élèves, pas la direction

Un atelier consacré aux discriminations homophobes et sexistes a été sèchement annulé par le recteur d'un collège de Sion. Ce type de problème, selon lui, n'existe pas. Une opinion appuyée par son ministre, Oskar Freysinger.

Parler de sexisme et d’homophobie dans les écoles suisses? Les élèves sont prêts… mais pas encore la direction des établissements, surtout en Valais. Ainsi un atelier auquel avaient souscrit 40 étudiants sur les 250 que compte le collège des Creusets, à Sion, a été brusquement déprogrammé par le recteur, raconte le quotidien local «Le Nouvelliste».

Présenté par le Programme de prévention du rejet des minorités sexuelles (Premis), «A quoi servent les injures? Entre sexisme et homophobie» devait aborder les discriminations avec des ados de 16-17 ans. Il était fixé au 7 avril, dans le cadre d’une journée consacrée à la santé, avec 11 autres ateliers sur des thèmes comme l’anorexie ou le stress.

«Je ne vais pas traquer les élèves pour savoir s’ils sont victimes d’homophobie.»

Malgré l’intérêt suscité auprès des étudiants, l’atelier du Premis n’a pas sa place dans le collège, a décrété son recteur. «Mon exigence était que cet atelier traite de toutes les discriminations et pas seulement de l’homophobie. D’autant plus qu’aujourd’hui, je n’ai aucun élève en difficulté scolaire pour des raisons d’homophobie», a expliqué Benjamin Roduit au «Nouvelliste». Il assure que si c’était le cas, il aurait «lancé la machine de guerre pour lutter contre cela. Mais je ne vais pas traquer les élèves pour savoir s’ils sont victimes d’homophobie.» En outre, Benjamin Roduit a observé que le programme n’avait jamais été testé: «Je n’étais pas d’accord qu’on soit les cobayes d’un projet pilote.»

Coordinatrice de Premis, Johanne Guex a exprimé sa déception. Elle reconnaît que l’atelier prévu était adapté d’un programme destiné aux éducateurs. Selon elle, il aurait été difficile d’élargir le propos à toutes les discriminations: «Soixante minutes pour parler de l’homophobie et du sexisme à des adolescents, c’est déjà court. Les mécanismes de rejet en jeu ne sont pas les mêmes que pour le racisme et l’antisémitisme.»

Une cabale politique, selon Freysinger

C’est un Oskar Freysinger très énervé qui était l’invité mercredi de «Forum», sur les ondes de RTS La Première. Pour le conseiller d’Etat valaisan en charge du Département de la formation et de la sécurité, toute cette affaire se résume à un cabale contre le recteur du Collège des Creusets, Benjamin Roduit, «qui a une foi chrétienne bien ancrée». Le dialogue a été très tendu face à la chercheuse de l’uni de Genève Caroline Dayer, qui a qualifié la mesure prise par le recteur de «décision homophobe institutionnelle» et rappelé les dégâts provoqués par l’homophobie et le sexisme dans les cours d’école. Elle a aussi souligné l’intérêt qu’ont suscité les ateliers consacrés aux questions de discrimination parmi les élèves valaisans.

Le ministre UDC a néanmoins martelé qu’il n’y avait pas de problème au niveau des étudiants homosexuels en Valais. La preuve: il a «même fait des camps de peau de phoque» (sic) avec des élèves ouvertement homosexuels quand il était enseignant. A ses yeux, la thématisation de l’homophobie sont des inventions pures et simples des adeptes du «gender». «Les psychologues ont besoin de malades», a résumé le tribun au catogan.

» Réécouter l’intervention sur le site de la RTS

3 thoughts on “L’homophobie intéresse les élèves, pas la direction

  1. Soixante minutes pour parler d’homophobie et de sexisme, c’est trop court ? Plutôt que de s’attarder sur les causes multiples, se concentrer sur l’objectif à atteindre. Qu’est-ce que l’inclusivité ?

  2. Impayable Oskar! Mon passage préféré de l’interview dans Forums, c’est quand Freysinger évoquent les gens qui disent que le recteur a un balai dans le cul. Les étudiants des Creusets ont dû se poiler. Le coup de la peau de phoque aussi, il fallait le trouver!

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