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«Tant que les homos restent à leur place, pas de souci»

Plus de 1000 personnes LGBT ont répondu l'an dernier à une enquête nationale sur leur conditions de travail. Elle souligne le chemin qui reste à parcourir à l'Etat et aux entreprises dans la lutte contre l'homophobie et transphobie.

C’est une étude sans précédent qui a été menée à l’été et à l’automne 2014 en Suisse par la Fédération genevoise des associations LGBT et l’Université de Genève, dans le cadre des Assises de la diversité au travail. Pas moins de 1097 répondants LGBT des quatre régions linguistiques ont répondu à un questionnaire détaillé sur leur expérience du monde du travail.

Quelque 85% d’entre eux se sont dit «out» ou partiellement «out». Cette dernière catégorie (quelques personnes seulement au courant de leur orientation sexuelle ou de leur transidentité) est plus fréquente chez les femmes (48%) que chez les hommes (40%).

Femmes en première ligne
La présence d’un climat de travail homophobe ou transphobe, voire hétérosexiste, est largement attestée. «On ne peut pas engager tel mec car il ne peut pas s’intégrer il fait trop gay», «Tant que les homos restent à leur place il n’y a pas de souci», «S’il est gay il ne faut pas qu’il me touche»… sont des réflexions entendues par les employés LGBT. Ils sont 34% des femmes et 25% des hommes à avoir été confrontés à des gestes et propos obscènes; 32% femmes et 21% hommes à ressentir un «étiquetage» en raison de l’expression de genre.

La lesbophobie s’articule avec le sexisme qui règne trop souvent dans le monde du travail à l’encontre des femmes, notent les auteurs de l’étude.

Le sondage national met en exergue les difficultés des personnes trans par rapport aux gays et lesbiennes. Elles sont trois fois plus souvent mises à l’écart de projets intéressants, 2,5 fois plus souvent tenues à l’écart des équipes et 1,8 fois plus souvent exclues d’événements sociaux. Le questionnaire intègre par ailleurs le paramètre des familles arc-en-ciel. Environ un cinquième des 120 répondants concernés ont entendu des propos péjoratifs sur leur famille.

Jeunes, stagiaires et intérimaires vulnérables
Parmi les facteurs favorisant les discriminations, l’étude souligne que les jeunes, les stagiaires et les temporaires sont les plus exposés. La stigmatisation verbale, par exemple, touche 51% des répondants de 16 à 34 ans et 61% des personnes en formation, qui sont aussi les plus sujettes au harcèlement (35%). Les cadres ne sont pas épargnés: 42% disent avoir fait face à des propos homophobes.

Plus de la moitié des entreprises dans lesquelles travaillent les répondants prennent des mesures de prévention. Mais celles-ci se limitent souvent à l’adoption d’un principe de non-discrimination lié à l’orientation sexuelle, en oubliant la non-discrimination en raison de l’identité de genre. Dans ce domaine, il est nécessaire d’intensifier l’information et la formation des entreprises, souligne les auteurs de l’étude.

Lettre morte
Peu de personnes osent se plaindre de comportements homophobes ou transphobes, conclut l’enquête. Pas moins de 86% des plaintes pour homophobie à la hiérarchie et 84% des plaintes aux RH demeurent lettre morte. Les auteurs de l’étude soulignent que «les entreprises sont encore peu conscientes des problèmes que génèrent l’homophobie et la transphobie». Elle évoque le «besoin impératif d’information et de formation auprès des employeurs, des services RH et d’autres instances de médiation afin que les personnes homosexuelles et/ou transidentitaires soient protégées contre les discriminations». Elle appelle également à intégrer dans le Code des obligations les définitions de l’homophobie et la transphobie de manière à inciter les entreprises à prendre des mesures qui visent à prévenir et à sanctionner.

» Lire la présentation de l’étude sur le site des Assises de la diversité au travail