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«Faut que je vous dise, j’aime… la Pride!»

«Faut que je vous dise, j’aime… la Pride!»

Dans pile un mois, la Marche des fiertés romande investira les rues de Sion. Malgré quelques débats, l'attachement à ce rendez-vous est intact: 81% des participants à notre sondage répondent déjà présents.

Vous avez été plus de 200 à répondre à notre questionnaire sur la Pride romande 2015. Bonne nouvelle: 81% s’y déclarent prêts à défiler dans les rues de Sion, le mois prochain. De quoi faire mentir ceux qui prophétisent une mort prochaine de ce type de manifestations. Certes, des signes de lassitude se font jour. Ils sont perceptibles chez les hommes, qui sont 24% à indiquer qu’ils feront autre chose le samedi 13 juin, contre 8% des répondantes femmes. L’envie d’aller porter haut les couleurs LGBT dans la rue est forte dans toutes les générations… sauf chez les 35-44 ans. Au sein de cette tranche d’âge, 29% n’iront pas – près du double de la moyenne du reste des répondants. Pour les autres catégories (orientation sexuelle, région, ville/campagne), les différences sont infimes.

sondage

Les répondants pouvaient donner plusieurs réponses quant à leurs motivations principales. Près de 70% de celles et ceux qui iront défiler à Sion (164 répondants) le feront «pour la défense de la cause LGBT en général». Suivent «Pour le fun et l’ambiance» (63%), «pour réclamer une meilleure protection contre l’homophobie (60%), «pour braver l’homophobie» (57%), «pour la visibilité des LGBT en Valais» (56%), «pour réclamer le mariage pour tous» (47%) et «pour retrouver des amis ou faire des rencontres» (46%). L’échantillon de répondants qui ne vont pas participer à la Pride 2015 est limité – 37 internautes. Parmi ces derniers, les deux motifs qui se dégagent sont que la manifestation est «trop cliché et qu’elle dessert la cause» (38%) et qu’elle a «fait son temps, qu’elle est devenue ringarde» (30%).

«L’image des Pride doit vraiment être changée partout les moyens si l’on veut avoir une majorité de la population à nos côté.»

Même parmi les futurs «prideurs», certains redoutent l’effet de certaines images de la marche, notamment dans les médias. L’une d’elle écrit: «L’image que la majorité des gens ont de la Pride c’est des drag queens qui dansent à poil sur un char. Cette image restée dans le conscient collectif, même si elle ne correspond plus vraiment à la réalité des Pride en Suisse, doit vraiment être changée partout les moyens si l’on veut avoir une majorité de la population à nos côté.» Un répondant gay exprime également ses réserves: «Le fait d’afficher et de médiatiser ces Prides devient gentiment ‘trop’. On se révolte, on a des revendications, etc. Au final, on se créés nous même notre image de personnes différentes et marginales.»

Pas touche à ma Pride
Et s’il fallait remplacer la Gay Pride? Peut-être pourrait-on imaginer une grande fête populaire de la diversité, admettent 42% des répondants. Ou un festival culturel (25%) ou encore une caravane LGBT qui ferait le tour de Suisse (16%). Toutefois, une majorité des répondants ne veut pas toucher à la Pride! «Si cette manifestation choque encore, c’est que l’homophobie est encore présente dans notre société. Une manifestation par an pour dire que nous sommes là et que nous existons, ce n’est pas de trop», précise un internaute, allusion à la création, il y a quelques mois, d’une page Facebook fédérant les anti-Pride sous la bannière aux treize étoiles.

«Ce slogan sonne comme un début de coming-out, sauf que le débat n’en est plus là… surtout pour finir avec ‘le Valais’. Une sorte de flan qui retombe, quoi!»

«Faut que je vous dise, j’aime… le Valais» Le slogan-teaser décliné par les organisateurs de l’événement sédunois du mois prochain ne fait pas l’unanimité. S’il n’a pas l’air de dissuader les critiques de venir marcher, les internautes sont nombreux à exprimer leur incompréhension et leurs doutes: ce slogan est «bizarre», «embrouillé», voire carrément «pourri». «Disons que ça sonne comme un début de coming-out sauf que le débat n’en est plus là… surtout pour finir avec ‘le Valais’ au lieu de ‘les garçons, les filles, les trans etc.’ Une sorte de flan qui retombe, quoi!» résume un répondant gay.

Le slogan en forme de clin d’œil au coming-out serait trop «subtil» pour intéresser le grand public, et en même temps trop «autocentré» ou «nombriliste» pour fédérer les LGBT. Certains sondés ont la dent dure: «La référence au coming-out, difficile, éprouvant, voire dangereux, ne sera pas forcément comprise par les profanes, et les personnes concernées n’apprécient pas nécessairement la prise à la légère du sujet. Même lorsque l’on est Valaisanne ou originaire du Valais, le côté office du tourisme est particulièrement irritant. En résumé: désolée, mais je trouve [ce slogan] particulièrement nul et déplacé.» C’est «un coming-out de patriote», ironise quant à elle une internaute romande.

«Parfait, montrer qu’on peut-être valaisan-ne et ne pas être un cul béni, il est temps!»

18 ans de Pride à l'affiche
18 ans de Pride romandes en affiches! » la galerie!
Mais le slogan a aussi ses défenseurs, et pas que dans le Vieux-Pays. «Parfait, montrer qu’on peut-être valaisan-ne et ne pas être un cul béni, il est temps!» s’exclame une Valaisanne. Il ne faut «pas laisser aux homophobes la propriété du Valais», plaide un Romand. «La Pride (et son slogan) peuvent amener plus d’ouverture et d’empathie, afin que tous les Valaisans puissent y vivre en harmonie», juge un autre internaute. Et tant mieux si elle «sensibilise la fibre de la fierté valaisanne sur un sujet tabou». Un habitant du canton interprète le slogan comme «une manière satirique de critiquer la réputation réactionnaire et les différentes affaires de corruption qui entachent l’image du Valais. Être valaisan-ne serait donc plus difficile à assumer auprès des autres que d’être LGBT.» Ciel, défilera-t-on aussi contre la valaisanophobie? En tout cas, souligne un sondé, le slogan «joue avec le Valais, qui est une région mise de côté. Et que malgré tout ce que les gens en pensent, il faut assumer et aimer le Valais, malgré ses travers et l’image qu’on s’en fait.»

Questionnaire en ligne: 201 répondants, dont 53% d’hommes et 46% de femmes; 71% gays/lesbiennes, 15% hétéros, 11% bi; âges: 29% moins de 24 ans, 41% 25-34 ans, 14% 35-44 ans et 16% 45 ans et plus; 28% Valaisans et 63% autres Romands.