Le PDC songe à bazarder sa définition hétéro du mariage
Plusieurs élus démocrates-chrétiens suggèrent de rayer la définition discriminatoire du mariage de l'initiative de leur parti sur la fiscalité des époux.
La Suisse n’est pas la Russie, la Croatie ou la Slovaquie: on n’a pas à y interdire le mariage entre personnes de même sexe! C’est peut-être l’idée qui commence enfin à faire son chemin au sein même du Parti démocrate-chrétien (PDC). Plusieurs voix se sont fait entendre, ces derniers jours, pour mettre un terme à la controverse autour de son initiative «Contre la pénalisation du mariage». Le texte consacré à la fiscalité des couples mariés prévoit, incidemment, d’inscrire dans le marbre de la Constitution la définition du mariage comme «l’union durable et réglementée par la loi d’un homme et d’une femme». Cette interdiction rampante d’une future ouverture du mariage aux personnes de même sexe commence manifestement à embarrasser les élus du parti.
Le quotidien bernois «Der Bund» relève ainsi que les sénateurs PDC de la Commission de l’économie ont suggéré de tronquer leur propre texte. Membre du comité d’initiative, Konrad Graber a admis à demi-mot que l’adjonction de cette définition traditionnelle du mariage était une erreur, susceptible de faire échouer les propositions fiscales du PDC. Son collègue Pirmin Bischof a enfoncé le clou: «Pour moi, on pourrait renoncer à cette partie de l’initiative». Un contre-projet est actuellement débattu à l’Assemblée fédérale.
Retrait pur et simple?
Invité ce week-end d’un débat «Future Families» organisé par le groupe lucernois QueerOffice et Familles arc-en-ciel, le conseiller national Gerhard Pfister a, à son tour, admis que l’initiative était «problématique». Il a annoncé que différents scénarios étaient actuellement discutés au sein du PDC, y compris le retrait pur et simple de l’initiative. Une information saluée par le public de l’événement lucernois, raconte le site Queer.ch. Les oreilles du chef du parti, le très conservateur Christophe Darbellay, ont dû siffler.