La lutte contre l’homophobie s’affiche dans les clubs
En collaboration avec Swiss Olympic, les pouvoirs publics lancent une campagne de sensibilisation aux discriminations liées à l'orientation sexuelle dans le sport. Pink Cross veut aller plus loin.
A une semaine des JO de Sotchi, qui s’ouvreront cette semaine sous la présidence de Vladimir Poutine, l’initiative arrive à point nommé. C’est en effet dans l’antre de l’équipe olympique suisse, la Maison du Sport à Ittigen (BE), qu’a été dévoilée hier une campagne de lutte «l’ignorance, le sexisme et l’homophobie dans le milieu du sport». Préparée par l’Association suisse des services des sports (ASSS) en collaboration avec Swiss Olympic, elle se décline en affiches et en dépliants. Une conférence de presse a réuni quelques sportifs ouvertement LGBT, comme la championne de VTT Emilie Siegenthaler ou le judoka Laurent Paccaud. Egalement présent, Michel Pont, assistant du sélectionneur de l’équipe suisse de football, a déclaré qu’il ferait «tout pour aider un joueur [qui lui] ferait part de son homosexualité. Cela ne changerait absolument rien à notre relation. Pour moi, la seule chose qui compte, ce sont les exigences sportives.» Il a toutefois précisé n’avoir jamais, à ce jour, été confronté à un tel cas.
Formation
L’Association suisse des gays Pink Cross s’est réjouie de cette initiative, mais souhaite aller plus loin. Elle envisage de mettre en place une formation pour les entraîneurs, notant qu’un nombre significatifs d’appels à sa hotline concerne des jeunes gays éprouvant des difficultés dans le cadre de leur pratique sportive. Contacté par «Le Matin», le patron du FC Sion, Christian Constantin, a exprimé son scepticisme. «La sexualité des gens appartient à leur intimité et n’influence pas les résultats sportifs. Peut-être que les homosexuels imaginent qu’ils sont plus nombreux que ce qu’ils sont réellement.»