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Ces hétéros qui rejoignent la parade

OK, une Gay Pride comme celle de Delémont, c'est pour les LGBTIQ. N'empêche que derrière l'organisation de l'événement du 30 juin se cachent des hétéros acquis su slogan «Echanger et changer».

Ils accueillent le public à la descente du train, gèrent le camping, fournissent le brunch du dimanche ou assurent l’animation du soir. Ils participent pleinement à la Pride, mais ne sont pas lgbt. La Pride de Delémont du 30 juin prochain donne l’occasion de mettre ces personnages en lumière et de les laisser nous expliquer le pourquoi de cet engagement.

On recommence
Avouons d’emblée que le comité d’organisation de la Pride jurassienne n’en est pas à son coup d’essai, puisque Delémont avait déjà accueilli l’événement en 2003. Et tout le monde s’en souvient: la fête avait été un succès. Du coup, le chemin de 2012 a été plus facile. C’est avec enthousiasme que les commerçants, cafetiers et autres fournisseurs ont accepté un partenariat.

C’est le cas d’Anne, une des responsables de l’association Broquet-Leuenberger, regroupant trois familles d’agriculteurs depuis quinze ans et qui s’occupera du brunch le dimanche matin. «En 2003, le comité de la Pride nous avait approché. Plusieurs personnes autour de nous nous avaient déconseillé de le faire, mais nous sommes passés par-dessus les critiques, nous voyions cet événement comme quelque chose de festif, explique Anne. Nous ne l’avons pas regretté, nous avons rencontré des gens sympathiques et tout s’est bien déroulé.» Cette année, ils n’ont pas hésité non plus, et proposeront à nouveau leurs produits du terroir aux quelques trois cent personnes attendues au brunch le dimanche.

Loïc, qui va gérer le camping avec les Routiers – branche du scoutisme pour les 18 ans et plus – n’a pas connu le défilé de 2003. Mais lorsque les organisateurs les ont contactés, Loïc et ses amis ont accepté immédiatement. Quand on lui demande ce qu’il pense de la manifestation, le jeune routier s’enthousiasme de cette bonne aventure: «Cela va être enrichissant au niveau humain. Je connais quelques personnes homosexuelles et je vois cette manifestation d’un bon œil.»

Même son de cloches du côté de Cours de Miracles, structure de formation aux arts de la rue et à l’animation théâtrale, dont le groupe d’échassiers est chargé d’accueillir et guider les festivaliers depuis la gare. Pour la responsable, Carole, cet événement est «une belle opportunité artistique et créatrice, compilée à une cause qu’elle a envie de défendre». Le petit groupe d’amateur est donc en plein travail de création pour proposer un accueil original et haut perché.

Tout le monde participe
Situation différente pour Ismaël, jeune compositeur-interprète de 22 ans qui montera sur scène le samedi soir offrir ses chansons pop-rock. Depuis son inscription l’été dernier, il a en effet fait son coming out: «Le concert du 30 juin revêt une double importance pour moi. D’une part ça sera ma première prestation solo, et d’autre part il me permet d’inviter des gens encore pleins de préjugés, et leur montrer que nous sommes des gens normaux.»

Il semble que Delémont soit plus ouverte à l’homosexualité qu’on aurait pu s’y attendre. «Je pense que les mentalités ont évolué, explique Anne. La population est rassurée du fait qu’il n’y ait pas eu de débordements lors de la dernière Pride, et les habitants de la région viendront y faire un tour.» D’ailleurs, comme le souligne Loïc, «la Pride va amener du monde, il faudra aussi donner une image positive de Delémont.» Les structures mises en place au camping sauront à coup sûr combler les personnes venues des quatre coins de la Suisse romande pour cette deuxième édition jurassienne. Une édition que les partenaires espèrent encore plus réussie et plus festive que la précédente.

Pour preuve, le geste de quatre restaurateurs qui, en plus d’un engagement financier, ont décidé d’organiser un concert devant chez eux en fin d’après-midi. «Ici, c’est toute la ville qui participe», s’exclame Herbert, patron de l’Hôtel du Bœuf, l’un des quatre restaurants de la Vieille Ville. Une bonne manière pour ces bistrotiers de profiter de l’affluence. Ainsi, l’artiste suisse gay Gallavin sera à découvrir sur les terrasses bordant la place Roland-Béguelin après le cortège. A entendre ces Jurassiens impliqués dans l’événement, on se dit que le slogan choisi par le comité, «Echanger et changer», correspond vraiment à cette édition.

» www.jurapride.ch