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Le partenariat se meurt? Vive le partenariat!

Depuis 2007, les contrats d'union civile signés par les gays et lesbiennes suisses décroissaient de manière importante. En 2011, les chiffres romands inverseraient cette tendance. Retour sur ces cinq premières années de Lpart.

Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Bon, pour les mômes, le Conseil des Etats est encore à plancher dessus après un vote favorable du Conseil National sur l’adoption homoparentale. Mais pour ce qui est de vivre ensemble, les homosexuels ont droit depuis 2007 à la reconnaissance fédérale de leur union sous la forme du partenariat.

Tendance à la baisse
En 2007, on dénombrait plus de 2000 partenariats au niveau national. Au bout de cinq années d’existence, le PACS helvétique attirerait de moins en moins de personnes (720 enregistrements en 2010). Peut-on vraiment parler d’attirance? Il ne s’agit pas là du dernier gadget high-tech tendance qu’on voudrait s’offrir, mais de la concrétisation publique et légale de l’union entre deux personnes du même sexe. Oui, comme le mariage. Une décision à prendre après mûre réflexion avant de s’y aventurer. Ce n’est pas Las Vegas.

En Suisse romande, pas moins de 495 couples ont décidé d’officialiser leur union devant la loi en 2007. Et ce chiffre a dégringolé au fil des années pour atteindre 182 en 2010. Le contrecoup était couru d’avance après la ruée qu’a suscitée l’entrée en vigueur de la loi. Longtemps dans l’attente d’une reconnaissance, beaucoup de couples se sont dit «oui» devant l’administration en 2007. Puis leur nombre a diminué forcément depuis quelques années après l’effervescence du début. Réduction d’ailleurs qui s’affaiblit chaque année pour tendre vers la stabilisation: -194 en 2008 et -42 en 2010 par rapport aux années précédentes.

«Cette flambée des PACS fédéraux en 2007 était prévisible», explique l’un des promoteurs du PACS genevois, le Conseiller municipal Vert Yves de Matteis. «Pour la première fois, des droits étendus étaient offerts aux couples homosexuels.» Pour les couples hétérosexuels qui ne se sentent plus de vivre ensemble, il y a le divorce. Tout pareil pour les unions gays et lesbiennes, il est possible de dissoudre le partenariat enregistré. Le terme est juridiquement abrupt et ressemble à l’acte de plonger un objet dans un bain acide. Qu’importe.

Les couples gays et lesbiens ne vivent pas forcément l’amour éternel et inconditionnel. Considéré comme une belle opportunité, le partenariat enregistré ne porte pas en lui la promesse du bonheur durable dans les ménages homos. L’augmentation des dissolutions est en effet en pleine croissance. Toujours pour la Suisse romande, le taux de «divorces» homosexuels est passé de 0 % en 2007 à 9,3 % en 2010 contre 10,7 % au niveau national. Pour rappel, le taux national de divorces maritaux gravite autour des 50 % chaque année.

Inégalités cantonales
Tous les cantons romands ne sont pas égaux face à l’amour. Ainsi, dans le Jura, il n’y a eu qu’une seule dissolution depuis 2007 pour vingt célébrations officielles. Idem pour le Valais qui n’en compte pour le moment que deux. Même air dans l’Etat de Fribourg, qui n’a pas encore vu ses séparations augmenter en trois ans (une chaque année). En revanche, à Neuchâtel et dans le canton de Vaud ils ont doublé. Chiffres à prendre avec des pincettes puisqu’on est passé de trois séparations à six pour les Vaudois et de une à deux pour les Neuchâtelois. Le nombre de résiliations en 2011 n’est pas encore connu pour l’ensemble de la Suisse. Cela n’empêche pas l’hebdomadaire «Der Sonntag» de s’inquiéter sur son site de la progression des dissolutions. À Berne, leur nombre pour 2011 est déjà publié: 13. On franchit alors le taux cantonal des 10 % de séparations.

En Romandie, la quantité d’enregistrements en 2011 est égale à celle de l’année 2010 (182). À Genève, ils ont même augmenté: 72 cette année contre 64 un an auparavant. Quant aux dissolutions, elles ont reculé en Suisse romande. Ceci a pour effet de faire baisser le taux des séparations à 6 %. Les cantons romands sont alors loin des prévisions négatives. Bien que les chiffres soient encore à confirmer par l’Office fédéral de la statistique le 30 août prochain, le constat après ce premier quinquennat est une tendance à la stabilisation des demandes. Il ne reste plus qu’à attendre quelques mois pour connaître la tendance au niveau national.

Des chiffres en attente
Y a-t-il de quoi s’inquiéter lorsqu’on regarde les chiffres de ces cinq premières années? «Il y a eu un fort engouement en 2007 après une longue attente», commente Frédéric Rouyard, délégué à la communication du Département vaudois de l’économie. «Il est difficile néanmoins de tirer des conclusions et des analyses sur ces statistiques. Cela ne fait que cinq ans et il serait imprudent de dire qu’il y a désaffection, surtout que la diminution des engagements s’affaiblit.»

Le rapport entre les dissolutions et les enregistrements tendrait au fil des années à s’ajuster sur le taux des séparations hétéros. Une tendance sociale qui voit un mariage sur deux se solder par un échec. Pourquoi les homosexuels devraient-ils y échapper? «On est homo, pas martien! Les couples gays ou lesbiens se séparent aussi», conclut Yves de Matteis.

One thought on “Le partenariat se meurt? Vive le partenariat!

  1. Pourquoi ces nombres minuscules par rapport aux mariages?
    Sommes-nous une minuscule minorité (1 pour mille)?
    Sommes-nous différent des hétéros et ne souhaitons-nous pas une vie posée en couple?
    Ou bien le coming out forcé qu’impose le pacs en dissuadent certains?

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