Droits des LGBT: la Suisse toujours à la traîne
L’ILGA Europe a publié mardi son 3e indice des droits des personnes lesbiennes, gay, bi
L’ILGA Europe a publié mardi son 3e indice des droits des personnes lesbiennes, gay, bi et trans. Une carte illustre le retard pris par Berne, mais aussi par Paris, sur la plupart de leurs voisins.
Basé sur un échantillon de critères élargis par rapport à l’année précédente, la Rainbow Map 2012 octroie 6,5 points aux lois et aux pratiques administratives suisses face aux personnes LGBT. Le pays reste à la traîne dans cette partie du continent, tout comme la France, et ses 6 points, sans parler de l’Italie, 2,5 points. Berne et Paris font à peine mieux que l’Albanie ou la Serbie, et moins bien que la République tchèque ou le Monténégro – des scores qui, rappelons-le, ne tiennent pas compte de l’acceptation sociale. En revanche, l’Autriche, autrefois à la peine, se hisse désormais parmi les meilleurs élèves de la classe européenne (12 points). Le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne constituent toujours le trio de tête. Comme l’an dernier, plusieurs pays sont signalés en rouge vif, témoignant de violations graves des droits des LGBT. La situation est jugée particulièrement préoccupante en Russie et en Moldavie (-4,5 points). En revanche, un légère amélioration est notée en Géorgie et à Chypre (1 point) par rapport à 2011.
Protection défaillante
Concernant la Confédération helvétique, l’ILGA-Europe relève l’absence de prise en charge digne de ce nom des demandeurs d’asile homo ou transsexuels, la non-protection contre la violence verbale et l’incitation à la haine, une protection défaillante contre la discrimination dans les services et le défaut d’un organisme veillant à l’égalité de traitement, le refus de l’adoption et de la procréation assistée pour les couples gay et lesbiens, pour ne citer que les conditions remplies par la plupart des pays d’Europe occidentale et septentrionale.
Dans son rapport 2011 publié simultanément, l’ILGA-Europe relève toutefois des signes positifs, notamment émanant du Parlement fédéral sur la question des familles homoparentales. L’organisation note aussi des efforts sur la prise en compte des réfugiés LGBT au sein de l’Office des migrations et l’amorce d’un changement quant à l’état-civil des personnes trans.