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«Votre loi, c’est pire que tout!»

Jan-Paul Pouliquen s’est battu pendant près de 10 ans pour le pacs français. Or dans une lettre parue dans «Le Temps» peu avant les votations, ce militant résolument à contre-courant appelait les gays suisses à rejeter la Loi sur le partenariat.

Votre hostilité au partenariat helvétique rejoint la position que vous aviez pendant l’élaboration du pacs français…
Jan-Paul Pouliquen: A l’origine, nous voulions défendre un projet commun de vie entre deux personnes, quelles qu’elles soient – amis et parents y compris – dans lequel l’Etat interviendrait le moins possible. Il nous paraissait aberrant, comme le texte suisse me paraît aberrant, qu’un texte de loi soit réservé aux homosexuels. Est-ce que par exemple on imaginerait un texte qui serait réservé aux Juifs?! Les gens descendraient dans la rue!

Dans sa tonalité très républicaine, votre message aux gays suisses est très «français».
C’est vrai que je suis républicain par tous les pores de la peau. Mais c’est une dimension importante: au moment des débats parlementaires sur le pacs en 1999, il y a eu le discours de Roselyne Bachelot où elle a dit: «En France il n’y a qu’une communauté, c’est la République.» Cette phrase avait fait un tonnerre dans tout le pays.

Comment pensez-vous que votre message ait été perçu en Suisse?
Je pense que l’impact doit être différent en Suisse; tout simplement parce que la France a une histoire bien particulière. Ma préoccupation est qu’avec une institution réservée aux homosexuels, il va y avoir de fait un fichier d’homosexuels en Suisse. Or, contrairement à la Suisse, la France a eu des fichiers – de juifs notamment, qui ont été déportés. C’est un problème qu’ici, beaucoup de gens ont à l’esprit.

Vous savez que la loi suisse s’adresse à des «personnes de même sexe». Il n’est donc question ni d’homosexuels, ni de couple…
Certes, tout cela est assez théorique… Même pour le pacs en France, qui est ouvert aux hétérosexuels; on déduit logiquement qu’à 98 ou 99%, quand deux hommes ou deux femmes se pacsent, ce sont des homosexuels. Mais selon moi, les risques de fichage sont moins nets en France.

Voilà six ans que le pacs français existe. Quels sont maintenant les débats à mener pour améliorer le vie des personnes homosexuelles?
Je pense que le problème de fond c’est l’éducation – et l’éducation ce n’est pas l’affaire d’un, deux ou trois ans: c’est au minimum deux générations pour réformer en douceur les manuels scolaires… A cet égard, il faut apprendre à se montrer plus patients, sans pour autant rester inactifs.

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Bientôt un partenariat hétéro ?

La question d’étendre la LPart aux couples hétérosexuels, à l’instar des pacs neuchâtelois et genevois, est restée largement hors-sujet au cours de cette dernière campagne. Cependant, le conseiller national schwytzois Reto Wehrli vient de déposer une motion demandant la mise à l’étude d’une «communauté de vie enregistrée» (registrierte Lebensgemeinschaft), ouverte aux hétéros comme aux homos. Le parlementaire PDC a présenté cette initiative comme destinée «à protéger le mariage», en le réservant «aux couples […] convaincus par le sens moral, symbolique et traditionnel» de cette institution. Un argument qui mettra sans doute du baume au cœur des défenseurs de la famille chrétienne…