«Face aux jeunes LGBT, il faut parer au plus pressé»
Trois questions à Raphaël Bize, responsable du groupe de travail Santé de PREOS.
– Que peuvent faire les équipes de santé dans les écoles par rapport aux problématiques LGBT?
– Les équipes santé ne doivent pas servir d’alibi aux autorités politiques et aux directions d’école. Si elles ont un rôle à jouer, c’est bien parce que l’homo/transphobie et l’absence d’ouverture ont le champ libre pour déployer leurs effets délétères dans les écoles. Les équipes santé peuvent dès lors, dans les limites de leur autorité, sensibiliser à cette thématique au sein des établissements scolaires. Elles peuvent également se rendre visibles comme ressource pour les élèves qui se posent des questions sur les identités sexuelles ou de genre et les orienter vers des personnes compétentes.
– Quels sont les besoins spécifiques des jeunes LGBT?
– A long terme, il faut évidemment viser une sensibilisation, adaptée à l’âge, à la diversité des orientations sexuelles et des expressions de genre, dès les premières années d’école. Ces mesures seront les meilleures garantes pour une évolution favorables des représentations sociales et contribuera au mieux à la santé des jeunes LGBT. Mais il faut dans l’intervalle pallier au plus pressé en offrant des prestations ciblées aux jeunes LGBT qui rapportent en moyenne un moins bon état de santé que leurs pairs, notamment dans le domaine de l’estime de soi et du bien-être psychologique.
– Où en est le projet de formation des équipes de santé?
– Malgré de nombreuses rencontres et plusieurs échanges de courriers avec les responsables des équipes de santé scolaire sur Vaud et Genève pour leur proposer une aide bénévole de professionnels engagés, le groupe santé de PREOS n’est pas encore parvenu à établir une collaboration concrète à ce sujet que ce thème soit à l’agenda des autorités depuis de nombreux mois. Nous n’avons pas non plus réussi à obtenir des informations sur ce qui est concrètement prévu pour former les équipes santé sur la thématique LGBT, ce que nous regrettons vivement.