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sam 8 février, 19:00

Playrooms pour touxtes!

Playrooms pour touxtes!
Photo: Instagram @explicit_party

Les soirées sex-positive en Suisse, mêlant danse et exploration sexuelle, séduisent de plus en plus de Romandes. On n’hésite pas à se déplacer jusqu’à Zurich pour se plonger dans un univers de fantasmes et de liberté, avec des playrooms parfois réservées aux personnes FINTA. Des espaces où consentement est le maître-mot.

«Erotic raves», «soirées sex-positive», «kinky parties»… Derrière ces intitulés se cachent des soirées dédiées à la fête, au plaisir, à la découverte sexuelle et sensuelle. Elles sont souvent inspirées de clubs berlinois comme le mythique KitKat, et prônent une certaine liberté sexuelle sur fond de techno, en autorisant les pratiques sexuelles, parfois à même le dancefloor. Ces événements commencent à se démocratiser, mais surtout de l’autre côté du Röstigraben, en particulier à Zurich. En Suisse romande, ils se font plus discrets, mais existent bel et bien.

À Genève, le collectif Le Temple organise des fêtes queer, dans une ambiance «qui incite les gens à se lâcher, mais avec un accent mis sur le consentement», explique Demi, le fondateur. Le Romand a pour ambition de lever les tabous liés à la sexualité, tout en garantissant la sécurité des participant·e·x·s. Son idée est partie d’un constat: outre les lieux dédiés spécifiquement aux hommes gay, il existe peu de soirées en Suisse romande où la communauté queer est à l’aise et peut se rassembler.

Si les événements proposés par Le Temple sont ouverts à touxtes, moyennant une sélection à l’entrée, ils sont avant tout pensés pour les personnes LGBTIQ+. Mais ce n’est pas toujours le cas des soirées sex-positive en Suisse. «La sexualité y est souvent assez hétéronormée, ce serait bien de voir plus de diversité», déplore Élodie*. Cette adepte romande de ce type d’événements est pleine de curiosité face aux différentes représentations de la sexualité qui s’expriment dans les «darkrooms» et autres «playrooms», pièces vouées aux rapports sexuels. Certains événements proposent des espaces FINTA (en mixité choisie sans hommes cis), mais la plupart sont mixtes et ouverts à toute orientation sexuelle, avec souvent une grande tendance hétéro.

Sécurité et respect

En tant que personne queer, Élodie affirme se sentir à l’aise dans ces espaces, en gardant toujours une pointe de vigilance. «Mais je m’y sens plus en sécurité que dans une discothèque traditionnelle. Il y a plus d’attention portée au contact physique, au respect du consentement», estime-t-elle. Un constat partagé par Mathilde, une autre trentenaire qui fréquente les soirées et clubs, notamment axés sur le BDSM. «Ce sont les seuls endroits mixtes où je vais encore», avoue celle qui fréquente en priorité des événements en mixité choisie ou des fêtes privées. Une bonne manière, selon elle, d’écarter les personnes peu respectueuses.

Et avoir un cadre sûr est crucial pour que les participant·e·x·s se sentent libres… dès le vestiaire. Ces soirées ont un code vestimentaire poussant à se révéler, à porter des tenues osées à base de latex, cuir, résilles ou encore dentelle et paillettes. Des tenues qui vulnérabilisent les personnes qui les portent – singulièrement les femmes –, mais qui participent aussi grandement à la magie de ces moments. Élodie et Mathilde le constatent toutes les deux, ces fêtes sont de superbes lieux d’expérimentations, de découvertes et d’échanges. Elles sont aussi l’occasion d’apprécier toute une diversité de corps, de pratiques, et d’exercer sa confiance en soi.

Outre leur épanouissement personnel, les deux Romandes s’accordent à dire que ces lieux et événements ont aussi une dimension politique, qu’il s’agisse d’éducation au consentement, de déstigmatisation de la sexualité, ou encore d’offrir aux personnes queer des espaces sûrs pour s’exprimer et se rencontrer.

Prochaines soirées sex-positive en Suisse: ce vendredi 10 janvier au Kauz Club de Zurich: Explicit Party et le lendemain, samedi 11 janvier à la Fabrik du Plaisir, Zurich: soirée Libidoh.

Également à noter au Kauz de Zurich: les soirées TEA After Dark, et à la Fabrik du Plaisir, la Red Hot (prochaine édition le 8 février). À Lausanne et Genève, gardez un œil sur la prochaine soirée La Messe, le 15 février, et celle du Temple, courant mars.

*prénoms d’emprunt

Plongée en Orgie