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Safer sex: où sont les femmes?

Les campagnes prônant le safer sex sont fréquentes, mais s’adressent explicitement aux hétéros et aux gays. Grandes absentes: les lesbiennes. Explications.

Les recherches biomédicales le prouvent : il peut y avoir transmission d’IST (chlamydia, herpès, HPV, syphilis, etc.) et très certainement du HIV entre femmes lors de contact entre muqueuses, en cas de plaies sur les doigts ou d’échanges de sextoys.
Or, focalisées sur le mélange de fluides lors de la pénétration (que ce soit dans la bouche, le vagin ou l’anus), les campagnes de prévention publique n’évoquent pas du tout la sexualité lesbienne. A l’origine de cet «oubli» : certainement le cliché largement répandu (même dans le milieu médical) qui assimile les rapports sexuels entre femmes à une suite de gentils câlins, ignorant que les pratiques peuvent être multiples: sexe oral, pénétration digitale ou à l’aide de sextoys dans le vagin et l’anus, fisting, échange d’objets, de partenaires…
Pour les filles qui aiment les filles, le safer sex ne va donc pas de soi. Face à l’absence de prévention et aux réponses évasives des médecins consultés (certains ne savent pas, d’autres affirment un risque zéro), les lesbiennes en concluent parfois qu’il ne vaut pas la peine de se protéger et optent pour des dépistages fréquents. Celles qui persévèrent dans leurs recherches auront du mal à trouver réponses à leurs questions.
Souvent, en effet, l’information n’est disponible que dans le milieu, ou par le bouche à oreille. C’est le constat de Nora Martin, étudiante en anthropologie, qui a mené une enquête de terrain à Berlin sur la question. Or, même dans l’eldorado lesbien, les infos et la matériel circulent uniquement dans les milieux queer-alternatifs-activistes, dans les sex parties et les sex-shops spécialisés. « Il faut chercher l’information si on la veut, elle ne vient pas à nous », explique Nora Martin. « Ce n’est pas dans les organismes de prévention publique qu’on va les trouver », souligne-t-elle. En Suisse romande, des petits workshops instructifs et ludiques ont été organisés notamment par les Klamydias, dont le petit guide de safer sex lesbien vient de sortir.

Plastique love… au pays du latex
Difficiles à se procurer, souvent chers et peu attrayants, voire franchement répulsifs, les moyens de protection disponibles constituent un problème supplémentaire. Le choix est pourtant varié mais leur utilisation est souvent peu encourageante: la digue dentaire nous évoquerait davantage une séance très désagréable chez le dentiste plutôt que des étreintes sensuelles entre filles – qui souvent n’en ont jamais entendu parler, ignorent où se la procurer ou comment ça marche, et d’une façon générale avouons-le, l’utilisent très peu. Quant aux gants en latex, leur acquisition peut s’avérer gênante: dans les pharmacies, ils se trouvent systématiquement derrière le comptoir et le pharmacien risque de vous donner ceux qui sont poudrés si vous ne l’informez pas de l’utilisation que vous leur réservez.
Le préservatif constitue une alternative intéressante. Vendu partout, il peut même servir de digue de fortune si on se livre à un petit découpage ante coitum. Ou comment faire du safer sex do it yourself.
Sur internet, on peut maintenant trouver des digues aux goûts divers, des gants en couleur, et certains sex-shops pour filles, tels Dollhouse à Paris, proposent par exemple des gants noirs. Depuis quelques années on assiste à une visibilisation de ces objets dans le porno lesbien. Ainsi, des cinéastes comme Emilie Jouvet mettent en scène des filles portants des gants, ceux-ci devenant du même coup des objets esthétiques, voire des accessoires «tendance». On aura moins l’impression de se préparer à un examen gynécologique en les enfilant devant sa partenaire!

www.sante-plurielle.ch
lesklamydias@gmail.com (site internet en construction)
à lire: Guide du safer sex lesbien diffusé par les Klamydias

A chaque pratique sa protection!
> Les gants en latex: pour pénétration digitale et fisting.
> La digue dentaire: pour cunnilingus et anulingus
> Les préservatifs: utilisable sur sextoys, peuvent servir de digue après découpage.
> Le film alimentaire: alternative à la digue (mais pas celui du micro-onde, trop poreux). Efficacité non testée. Pour celles qui aiment le fait-maison.

Réflexes à adopter:
> Utilisation de sextoys: les désinfecter, les recouvrir d’un préservatif et ne pas se les échanger si non nettoyés et non recouverts
> Rendez-vous fréquents chez le/la gynécologue
> Tests VIH

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