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Croisement improbable de Kenza et de Patrick Juvet, Jeremstar n’a froid ni aux yeux ni aux fesses. Portrait du dernier rejeton gay de la génération téléréalité.

La toile cybernétique lui va comme un string. Jeremstar s’est constitué une petite célébrité en s’exposant dans différentes vitrines du Net. Depuis trois ans, ce jeune lyonnais alimente son blog sexy, son site, son Myspace.. Il a trouvé ainsi rapidement un public, «une clientèle d’actifs» comme il aime à le définir, qui salive devant l’innocence calculée du minet sur l’espace payant de son site. «Ça me rapporte un joli pactole chaque mois. Je ne montre pas mon sexe, car ce qui excite mes visiteurs, ce sont surtout mes fesses que j’expose dans toutes les positions. J’ai également ouvert un shop sur mon site officiel.» T-shirts «I love Jeremstar», calendriers sexy… il a dernièrement produit un single, Orgasmique, qui flirte avec la poésie eighties d’une Amanda Lear et le bon goût d’une Cindy Sander : «Baby Doll / Sex Symbol / Mes lèvres sont lipnotiques / Et des envies phalliques / Tout electro-statique». L’interprète soupire : cela reste un «délire perso».

Cambrure et luxure
Né le 4 janvier 1988, de l’union de Patrick Juvet et de Madame Téléréalité, Jérémie se rebaptise «Jeremstar» aux premiers signes de la puberté, tout en tétant goulument le tube cathodique gorgé de vitamines commerciales. Il observe attentivement dans la sur-médiatisation des Loana et autres Kenza, les recettes pour devenir célèbre. Il arrête en cachette ses études pour se consacrer à «sa carrière». Devenir comédien, chanteur reconnu, mannequin glorifié? «Ce qui est hype aujourd’hui, ce sont les peoples qui font parler d’eux sans rien faire.» Le mode d’emploi de la paillette, il l’a bien compris. Il suffit de jongler avec les outils de la «provocation». Plutôt joli garçon, il décide d’exhiber son corps d’éphèbe. On peut le voir aussi dans les boîtes de nuits, ailes d’anges fixées sur le dos, jockstrap blanc dévoilant juste ce qu’il faut de cambrure et de luxure. La mayonnaise lubrique prend. On le voit dans des magazines gay gratuits, mordillant un chapelet immaculé, bouche entrouverte et cuisses épilées. «Quand je me promène à Paris, à la Gaypride par exemple, des fans me demandent des autographes», assure-t-il.

Reconversion
Au-delà de l’amusement qu’il affiche lors de ses performances exhibitionnistes, Jeremstar reste lucide: «J’ai déjà pensé à ma reconversion. À 25 ans, je modifierai mon apparence, comme l’a fait l’acteur porno Brett Everett. Je ferai de la muscu intensément pendant quelques mois et reviendrai sur Internet avec un corps poilu et viril.» Et lorsque le muscle se fera flasque et la fesse moins élastique, il aimerait avoir des enfants. Sur son frigo figurent déjà les noms de la future heureuse progéniture: Lindsay, Paris, Britney.

Pour le moment, Jeremstar a 20 ans et l’impudence de sa génération. Il souhaite faire le tour de l’Arc de triomphe en jockstrap, piéger Carla Bruni dans une caméra cachée et alimenter son amitié avec Paris Hilton, rencontrée à L.A. Cet Icare, fils de pie voleuse, ne risque pas de se faire brûler les ailes dans un tourbillon de spotlights. Avant même le décollage, il a compris l’atterrissage d’une gloire peu méritée. Et malgré son attitude désinvolte, il est difficile de le détester. Car derrière son rire, ses lunettes de Paris Hilton et ses trois téléphones portables, Jeremstar reste un gosse sincère qui souhaite juste graver son nom en lettres majuscules sur une comète.