Sex Party sans laisser d’adresse
Il est devenu, pour ainsi dire, à portée de toutes les bourses: le sexe de groupe connaît, grâce à internet et aux sites de rencontres gay, un essor considérable. Encore que… du fantasme de l’orgie à la réalité des «sex parties», la déception est souvent au rendez-vous.
Opérationnel depuis plus d’un an, le site Gaysexparty.ch semble attester d’une démocratisation du sexe de groupe, en recensant des prochaines «fêtes de sexe» (sic) de plus en plus nombreuses à travers le pays. N’importe qui peut y lancer anonymement une invitation, pour une localité et une date donnée, ou s’inscrire à une «party», en envoyant sa photo, son âge et ses mensurations. L’organisateur est libre de sélectionner ceux auxquels il dévoilera ses coordonnées précises, découvrant du même coup le profil des autres participants. Promu par le bouche à oreille, Gaysexparty.ch enregistre 300 visiteurs par jour, et une dizaine de parties y sont organisées, comptant parfois jusqu’à une soixantaine d’inscrits. «Il y a des réactions en chaîne. Parfois une party où beaucoup de gens s’inscrivent peut faire boule de neige», explique Ralph, le webmaster bâlois du site.
Alléchant
Justement, pas moins de18 personnes se sont inscrites pour une sex party annoncée dans un quartier huppé de Genève. Alléchant pour une première tentative… sauf que quand la porte s’ouvre, c’est sur un appartement immense et désert, recouvert de papier peint centenaire où règne une puissante odeur de moisi. En guise d’ambiance sexy, une télé dans la pièce du fond diffuse une chaîne d’info continue. Gentiment, l’hôte vous prie de vous asseoir devant une table où il a disposé des bouteilles de liqueur hors d’âge, des verres poussiéreux et d’antiques gâteaux sous cellophane. Au final, seuls deux autres inscrits se pointent, l’un deux disparaît dans la chambre avec l’hôte, l’occasion rêvée pour vous éclipser sans demander votre reste.
Ralph, créateur de Gaysexparty.ch, a remarqué que beaucoup de «fêtes» s’organisent dans les régions périphériques: «Je ne sais pas l’expliquer, mais les parties campagnardes marchent le mieux.» En route, donc, pour un appartement anonyme dans un quartier d’immeubles d’une bourgade fribourgeoise. Aucun meuble, juste quelques bougies qui luisent çà et là. Ils sont déjà une quinzaine, généralement âgés de moins de 30 ans. Au salon, votre hôte (qui a fixé l’âge-limite à 34 ans, mais en a 20 ans de plus) se régale visiblement. Pas de musique, juste le bruit de pieds nus sur le parquet, de gémissements, de portes, de chasse d’eau et de corps qui se frottent longuement, debout au milieu du salon. A la cuisine, vautrés sur trois fauteuils de jardin, quelques jeunes singinois boivent du coca dans des gobelets en plastique. Mais qu’est-ce que vous foutez là?
Et la fête?
Des «sex parties», Giancarlo et son ami en organisent depuis plus huit ans dans leur grande maison schaffhousoise. Admettant qu’il s’agit d’un hobby fort absorbant, ils accueillent régulièrement des visiteurs venus de tout la Suisse et des pays voisins, contactés via le site Gayromeo*, entre autres. Leur secret d’une party réussie? «On passe du temps à fixer les conditions – pas de bareback par exemple –, mais aussi à faire connaissance avec les gens, explique Giancarlo. Sur des sites comme gaysexparty.ch, beaucoup de gens ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent, et ont tendance à faire de fausses inscriptions.»
Ici personne ne manque à l’appel. Après l’apéro, dans un rituel quasi-immuable, au point que certains l’appellent «la messe», les invités montent au grenier aménagé (à grands frais, convient Giancarlo) de matelas, sling, vidéo et tutti quanti, et muni de quantités de capotes et de lubrifiant. Une quinzaine de personnes présentes, et l’on ne se fait pas prier pour passer à l’action – en toute complicité et en toute confiance. «On fait toujours attention de faire un mélange de gens qui se connaissent déjà et de nouveaux. Et vraiment, on n’a jamais eu le moindre problème. Au contraire, les gens aiment ce côté familier.» Et quand tout le monde n’en peut vraiment plus, retour à la cuisine, et spaghettis pour tout le monde. Car si chez Giancarlo, il y a du sexe – beaucoup de sexe –il y a aussi de l’amitié, de l’humour… bref, cet autre ingrédient essentiel d’une bonne «sex party»: la fête.
Un nouveau front pour la prévention?
Le tabou entourant le sexe de groupe reste fort, constate-t-on à Dialogai-Checkpoint à Genève, tout en notant la multiplication des soirées et l’essor d’une pornographie axée sur ce thème – et souvent «bareback». Inquiétant… d’autant plus que les «sex parties» privées échappent largement aux efforts de prévention IST et VIH. «On peut se mettre à la disposition des gens pour faire de l’information, mais pas intervenir. Dans ce domaine, ce qui intrusif est contre-productif», constate Vincent Jobin, qui estime que dans de nombreux cas, le sexe de groupe relève d’une problématique particulière, celle de l’addiction sexuelle. En outre, il rappelle que dans ce type de démarche, le risque d’abus, d’agression et de viol est bien réel.
Nous sommes un groupe d’amis de Paris & Lyon, qui organise des Soirées en bars, clubs gays… et plusieurs autres lieux dont des soirées en appartements.
Le ClubTBM est destiné aux gays qui ne se reconnaissent pas dans les soirées existantes dont l’ambiance est souvent plombée par la dureté du milieu gay (garçons “fiers”…) et les pratiques bareback.
Nos valeurs sont la santé (capote obligatoire), la sympathie, l’humilité (fierté = out) et le respect des autres.
Navec notre initiative, nous voulons redonner une place aux gays humbles, sensibles et safes qui sont pour une partie d’entre eux, exclus de la vie “gay”.
Nous avons créé ce groupe parce que beaucoup de nos amis se sentaient rejetés dans les autres évènements privées ou clubs. De plus, nous en avions plus que marre, comme de plus en plus de gays, des mecs fiers (appelés stars) qui prennent de haut les autres. Nous n’acceptons pas ces comportements dans nos soirées.
Pour répondre à la demande de Safe Sexe d’une partie des gays, nous avons créé une association de promotion du Safe Sexe : beaucoup de gays constatent la même évolution que nous sur le développement effrayant du Barebacking dans la communauté gay. Nous pensons que les gays ont le droit d’avoir des soirées SAFE pour protéger leur santé.
Or, dans de nombreuses soirées existantes, chacun se protège ou pas suivant son envie. Les études et rapports (Cours des comptes…) sont alarmistes sur ce sujet.
Nous défendons le droit à des soirées SAFE. Nous défendons le droit aux gays à – vraiment – pouvoir protéger leur santé.
Infos : http://www.clubtbm.com
Comprenez moi bien, je ne fais pas la promotion des soirées bareback, mais je trouve dangereux qu’on puisse dans une minorité, minoriser et marginaliser des personnes qui pensent autrement.
Je m’explique, votre club est très bien certes, mais je trouve déplacé votre politique à l’égard des barebackers. C’est un scandale et un retour en arrière pour tous les gays qui ne sont pas “en bonne santé”.
De plus, pourquoi ne pas gérer un club non fumeurs, anti poppers, anti sports extrêmes etc etc en plus du safer sex ?, car la fumée tue aussi non ???… le poppers tue aussi non ?.
Bref, définitivement vous êtes hypocrites.
ABE.
Encore un groupe dans le groupe !!!
J’ai passé en revue votre site web, et appart faire l’apologie du safe sex (ce que d’un coté n’est pas mal), votre atitude me laisse penser que vous vous considérez supérieurs aux autres gays, soit !!!
Chaque tête pense comme elle veut ! Mais sincèrement, rejoindre un groupe pareil juste pour de la baise en parthouze (car il y a que ça qui compte à ce que j’ai vu) n’est pas très sain d’esprit !!!