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Dix ans de sexe sur grand écran

Depuis une décennie, le Festival du film porno de Berlin explore les frontières de la pornographie et défend des œuvres indépendantes, queer et féministes.

Chaque automne, le plus vieux cinéma de quartier de Berlin, le Moviemento, se transforme pendant cinq jours en cinéma porno d’un genre nouveau: ce ne sont pas trois silhouettes en imper qui se faufilent dans la salle une fois les lumières éteintes mais une foule de festivaliers mixte et décomplexée. «Après le film, on rallume les lumières et on en parle avec le public, la plupart du temps en présence du réalisateur ou de la réalisatrice», explique Manuela Kay, co-organisatrice du festival et par ailleurs présidente de la maison d’édition LGBT allemande Special Media SDL. «Nous sommes parvenus à créer un espace protégé à l’intérieur duquel la parole est libre, où l’on a le droit de poser une question stupide sur le sexe ou d’essayer quelque chose de nouveau, du moins en imagination.»

Lancé en 2006, en pleine explosion du porno gratuit sur Internet, le Porn Film Festival de Berlin s’est donné pour mission d’explorer le porno indépendant et de soutenir ce secteur aujourd’hui en crise. «L’idée de départ, c’était d’offrir un forum aux films qui ne pouvaient pas sortir en salles ou être présentés lors d’un festival parce qu’ils contenaient trop de scènes de sexe explicites», explique Claus Matthes, co-organisateur. À rebours du porno mainstream, hétéro et macho, le festival donne la part belle au porno gay, lesbien, queer, et s’attache à programmer presque autant de films réalisés par des femmes que par des hommes. «De plus en plus de femmes font du porno, passent de devant à derrière la caméra, mais elles sont très peu médiatisées», déplore Manuela Kay.

Invitées d’honneur du festival cet année, les réalisatrices françaises Catherine Corringer et Émilie Jouvet auront chacune carte blanche durant une soirée. Parmi la centaine de films à l’affiche de cette dixième édition : des films de fiction récents comme le déjanté film suisse Räuberinnen (Carla Lia Monti), le drame BDSM lesbien Duke of Burgundy (Peter Strickland), ou la comédie dramatique belge Je suis à toi (David Lambert), des courts-métrages, une sélection de films porno muets du début du XXe siècle avec accompagnement musical en live, un programme dédié aux films pornos tournés à Berlin, une section thématique «sexualité et handicap» ainsi que de nombreux documentaires, parmi lesquels un portrait du réalisateur de porno gay Peter de Rome, Grandfather of Gay Porn, ou encore Hanky Code: The Movie, film qui ressuscite le langage codé des bandanas de couleur utilisé par les gays dans les années 1970 pour signaler leurs préférences.

Fétichisme des confettis
Le festival reflète également l’infinie diversité des pratiques fétichistes dans le monde. Cette année, il présente ainsi un film sur le fétichisme des confettis. Une ouverture d’esprit qui en a choqué plus d’un à ses débuts, se souvient Claus Matthes: «Un jour on a montré un film sur la zoophilie avec des chevaux. Certaines personnes étaient décontenancées, elles n’ont pas compris pourquoi nous montrions de tels films. Mais chaque sorte de sexualité mérite qu’on s’y intéresse.» Afin de ménager la sensibilité de chacun, l’équipe du festival a mis au point un système de pictogrammes sur son programme qui signalent la présence de scènes de sexe explicites ou de pratiques fétichistes ou BDSM. Ces pictogrammes indiquent également si le film est hétéro, gay, lesbien, transgenre, et si il a été réalisé par un homme ou une femme.

Même après une décennie à sonder de long en large les mystères et les délices de la sexualité, le Porn Film Festival a toujours un rôle de briseur de tabou, avance Manuela Kay: «Pour certains, c’est déjà franchir une barrière quand un hétéro regarde un porno gay et qu’il avoue que cela l’excite de voir des hommes nus. Tandis que pour d’autres, c’est se rouler dans le vomi qui est tabou. Il y a de tout, et le festival donne la possibilité aux gens d’élargir le spectre de leur sexualité et de leurs fantasmes.» Et de passer à la pratique, puisque les visiteurs pourront également participer aux six workshops proposés dans le cadre du festival, parmi lesquels initiation au bondage japonais, au vaginal fisting et à l’éjaculation féminine, ou encore techniques pour augmenter le plaisir solitaire en regardant des films porno. Tout un programme.

Du 21 au 25 octobre 2015 au cinéma Moviemento, à Berlin. Programme disponible sur pornfilmfestivalberlin.de

One thought on “Dix ans de sexe sur grand écran

  1. Les pratiques sexuelles consenties et données à l’autre dans le respect et l’amour n’ont rien de choquants à conditions qu’elles ne soient pas un acte d’humiliation et de dégradation de la personne. C’est pour un public averti et préparé. Parmis les adultes consentants qui est vraiment préparé à voir des images pornographiques extrêmes et qui ne l’est pas ?
    Nous ne pouvons pas ne pas réagir, homme ou femme, à des scènes pornographiques de manière neutre. Nous sommes tous concernés. La violence, le non respect de l’intégrité…….. ou sont les limites. En même temps il y a des besoins et des frustrations nées de ces besoins car ils ne sont pas assouvis. Mais tous les besoins doivent-ils être assouvis ? N’y a t il pas des barrières à ne pas franchir ? Ou certaines barrières franchies ne vont-elle pas engendrer de la souffrance, de la destruction.
    En parler est absolument nécessaire. mais avec précaution ! Je reste ouvert d’esprit mais un malaise persiste, pourquoi ?

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