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Vivre sous PrEP? Un politicien américain brise le tabou

Elu du quartier gay de Castro, Scott Wiener a révélé qu'il prenait un traitement afin de se protéger du VIH. Il plaide pour une distribution plus large du médicament.

C’est un coming-out pour le moins insolite qu’a osé Scott Wiener, superviseur (membre du Législatif) de San Francisco. Dans une tribune publiée mercredi par le Huffington Post et intitulée «Sortir du placard de la PrEP», ce politicien ouvertement gay de 44 ans révèle qu’il est sous traitement permanent au Truvada, un médicament prescrit dans le cadre de la PrEP, le traitement préventif contre le VIH.

«C’est un choix personnel que j’ai fait en consultation avec mon généraliste. Je suis passé à la PrEP pour me protéger mieux et pour prendre ma santé en main. Je suis séronégatif et je tiens à le rester», explique Wiener. Il raconte avoir pris cette décision après avoir constaté que «le niveau d’anxiété lors de rapports intimes avait décru considérablement» chez ses amis sous traitement. Selon lui, la PrEP peut changer la vie des hommes gay, mais aussi d’une plus large population des deux sexes. «Bien des femmes utilisent la PrEP pour concevoir un enfant avec un partenaire séropositif, rappelle l’élu du quartier gay de Castro. Mais la PrEP peut aussi protéger les femmes (et les hommes) qui se trouvent dans des relations abusives. Trop de personnes ne contrôlent pas complètement comment et quand ils ont des rapports, si leurs partenaires utilisent un préservatif et ignorent les risques que prennent ces derniers.»

«Je suis passé à la PrEP pour me protéger mieux et pour prendre ma santé en main. Je suis séronégatif et je tiens à le rester»

Le plaidoyer de Scott Wiener a été accueilli positivement par James Loduca, de la San Francisco Aids Foundation, qui l’a qualifié d’«incroyablement courageux».

Carte blanche à tous les excès sexuels pour les uns, révolution comparable à celle de la pillule contraceptive pour les autres, la banalisation du Truvada en tant que prophylaxie reste très controversée. C’est le cas en Europe (voir la polémique française sur l’étude Ipergay) comme aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, son emploi a toutefois reçu la bénédiction de la toute-puissante Food and Drug Administration, en 2012. Les services sanitaires de New York et de San Francisco réfléchissent actuellement à la distribution du médicament du labo américain Gilead à plus large échelle. Son coût annuel peut atteindre 8000 dollars (6200 euros / 7500 francs) par individu.