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«La capote? Un tue-l’amour!»

Antonio, 37 ans, revendique un bareback «éthique» et décrit cette pratique comme l’aboutissement d’un parcours spirituel.

«Je ne pense pas que le barebacking soit une raison de l’augmentation du VIH. Je crois que c’est l’inconscience des gens qui l’augmente.» A l’inverse, Antonio décrit son infection par le VIH comme une sorte d’éveil spirituel: «Je l’ai fait parce que je le voulais. En fait, ç’a été un travail sur moi-même. Autour de moi, il y avait des séropos qui avaient une vision de vie différente et une vraie ouverture d’esprit. C’est ce qui m’a poussé.»
Ce Parisien débarqué dans la région genevoise il y a 15 ans évoque une sexualité extrêmement précoce, démarrée avant le début de l’épidémie, puis la traversée des années sida en restant séronégatif: «La capote? Je l’ai mise pendant des années. C’est un tue-l’amour! Je dirais même que c’est une destruction psychologique. Dans l’amour, il doit y avoir un contact physique. S’il n’y a qu’un contact plastique, il y a pas d’amour.»
Travail, vie sociale et familiale, Antonio dit cultiver une indépendance farouche, une défiance même, par rapport aux institutions – y compris les associations gay: «Tout est basé sur la peur. Il y a des prises de pouvoir, il y a des manipulations sur les gens. Les jeunes, on leur a mis des fausses informations dans la tête, et tellement d’œillères qu’aujourd’hui ils ont envie de faire tout le contraire de ce qu’on leur a prescrit.» Pour autant, pas question pour Antonio de «plomber» (contaminer qqn) qui que ce soit: «99% des gens qui font du barebacking sont des séropositifs qui ont des relations avec des séropositifs uniquement, explique-t-il, des mecs qui connaissent leur statut sérologique. En cela, le barebacking est une façon de dire: C’est pas parce qu’on est séropo qu’on doit arrêter de baiser.»