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«Beaucoup de conservateurs trouvent que le mariage est bon pour tout le monde»

«Beaucoup de conservateurs trouvent que le mariage est bon pour tout le monde»

Selon le politologue Michael Hermann, le soutien au mariage pour tous au sein du premier parti de Suisse, l'UDC, est significatif, mais il ne doit pas être surestimé.

La campagne pour le mariage égalitaire en Suisse a été lancée tambour battant la semaine dernière par le Conseil fédéral, puis par le comité national pour le «oui» à la votation du 26 septembre. L’occasion pour le Tages-Anzeiger de se pencher sur la division au sein de l’UDC autour de cette question. Une partie des élu·e·s du premier parti de Suisse avait soutenu le texte au Parlement. Engagé pour le «non» au niveau national, l’UDC a ensuite vu des sections locales appeler à voter «oui», puis la formation d’un comité favorable à la nouvelle loi.

Pour le politologue Michael Hermann, cela montre à quel point les mentalités ont changé en Suisse et dans le monde occidental. «Il n’y a quasiment aucun autre thème où le clivage aura été autant repoussé ces dernières années.» Et de citer l’exemple de la (autrefois) très catholique Irlande, qui avait accepté par référendum l’ouverture du mariage à 62% en 2015.

En Suisse, le chercheur note que l’électorat conservateur-religieux, bastion du «non», a tendance à stagner, et se retrouve plutôt au sein de l’UDF. Du côté de l’UDC, focalisé sur les questions de souveraineté ou d’immigration, les réticences sont moins fortes. Le mariage pour tout·e·s est un sujet qui «n’est pas lié à l’argent et n’a pas de conséquences directes pour la plupart d’entre eux. C’est avant tout une question morale, et les questions morales peuvent soudainement changer de sens. En l’occurrence, beaucoup de personnes conservatrices dans d’autres domaines sociétaux trouvent que le mariage est bon pour tout le monde.»

Engouement surestimé
Un récent sondage commandité par Pink Cross avait trouvé que plus de la moitié des électrices et électeurs (62%) affilié·e·s à l’UDC étaient favorables au mariage égalitaire. Michael Hermann relativise. «Le vote ne sera pas si clair. Lorsqu’il s’agit de valeurs fondamentales comme celle-ci, l’approbation est généralement surestimée au début. Notamment parce que les répondant·e·s ne veulent pas apparaître rétrogrades. Ce que montre l’enquête, en revanche, c’est que le rejet au sein de l’UDC est supérieur à la moyenne. Peu importe comment il se positionne, le parti politise une grande partie de son électorat. Mais parce que ce sujet ne fait pas partie de ses thèmes centraux, cela prête peu à conséquence.»