Politicien homophobe et proprio de deux bars gay

Carl Paladino, qui tente de conquérir le poste de gouverneur à New York, clame partout son «dégoût» des gay prides. Mais il a longtemps empoché les loyers d’établissements homos. Entre autres...

Le candidat républicain qui avait, dans une interview, décrit les gay prides comme «dégoûtantes» et dénoncé l’«agenda homosexuel» aurait décidément mieux fait de se taire. 48 heures après ces déclarations de Carl Paladino, les médias américains se délectaient du fait que ce très conservateur magnat de l’immobilier avait, pendant plusieurs années, été l’heureux propriétaire de deux bars gay, le Cobalt et le Buddies, dans la ville de Buffalo. L’un d’eux était même géré par le propre fils du politicien.

Le 10 octobre, l’homme d’affaires avait dans un discours dénoncé le «lavage de cerveau» consistant à laisser penser aux jeunes que l’homosexualité est une option de vie comme une autre. Avec un rictus de dépit, Paladino avait, peu auparavant, décrit comment les parades homosexuelles, et leur défilé d’hommes «en minuscules speedos se lançant des œillades» lui soulevaient le cœur. Une vision, selon lui, «épouvantable».

Les démocrates n’ont pas manqué l’occasion de fustiger l’hypocrisie du ténor républicain. Les gays, a ironisé Jay Jacobs, sont «dégoûtants au point que [Paladino] se devait d’en retirer un peu d’argent.» Et de révéler qu’en plus de recevoir des loyers de boîtes homos, Paladino – opposant farouche à l’avortement même en cas de viol – comptait parmi ses locataires une consultation de planning familial distribuant la «pilule du lendemain».

Paladino a, quant à lui, exprimé ses excuses pour des propos «mal choisis». Ce revirement lui a valu une nouvelle vague de critique… de la part de ses partisans.