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Gays exclus du dons de sang: Ça bouge enfin

Alors que les homosexuels masculins sont toujours interdits de don du sang en France, SOS Homophobie lance l’action «Les homosexuels sont des citoyens responsables».

En réponse à une interpellation de Jack Lang, relayant celles de nombreuses associations LGBT, Xavier Bertrand, ministre de la Santé, confirme la politique d’exclusion menée en France depuis 1983 : «Ce n’est … pas le fait d’être homosexuel, mais la pratique de relations homosexuelles entre hommes qui constitue une contre-indication au don du sang»
Jack Lang rappelait dans sa lettre que cette mesure prise en 1983 au nom du principe de précaution est aujourd’hui une «mesure discriminatoire extrêmement choquante à l’encontre des homosexuels» et «inutilement vexatoire» au vu des progrès actuel des tests de dépistage et des procédures de contrôle.
Xavier Bertrand confirme le maintien de cette interdiction en mettant en avant des données «épidémiologiques» : « La prévalence de l’infection au VIH dans la population homosexuelle masculine sexuellement active serait de 12,3%, contre 0,2% dans la population générale».
Pourtant de nombreux pays européens comme le Portugal, la Suède, l’Italie, reviennent sur cette politique et ont décidé de mettre fin à cette exclusion. «La tendance actuelle est à l’égalité des critères pour tous indépendamment de leur orientation sexuelle», affirme José de Almeida Gonçalves, directeur de l’Institut portugais du sang, dont les propos sont rapportés par le quotidien Diario de Noticias. L’apparition de nouvelles techniques de dépistage beaucoup plus fiables comme le test d’amplification des acides nucléiques (TAN) permettent aujourd’hui de lever cette interdiction frappant les gays.
C’est aussi la position de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité qui à la suite du Comité consultatif national d’éthique appelle l’Etablissement Français du Sang à appliquer une «clause d’exclusion» basée sur les «comportements à risques» et non sur les «groupes à risques».
« Le futur questionnaire proposé par l’EFS devrait permettre d’évaluer un risque pour un individu en prenant en compte ses conduites plutôt que de porter sur les groupes à risques. Ce questionnaire ne devrait éluder aucune question susceptible de favoriser la quête permanente d’une sécurité transfusionnelle maximale, tout en respectant la dignité du donneur potentiel. Il devrait souligner le fait que la bienfaisance et la solidarité peuvent s’exprimer, avec autant de force, dans le fait de donner son sang que dans celui de s’en exclure. Le questionnaire doit faire appel à la prise de responsabilité en incitant chaque personne, même en l’absence de conduite à risque reconnue, à parler de ses incertitudes avec le médecin. » (CCNE, Saisine sur l’information à donner avant un don du sang, 24-01-2002).
«La décision d’exclusion définitive du don du sang d’une personne paraît devoir être prise sur la base des risques liés à son comportement. Ces derniers doivent être évalués avec précision à l’aide d’un questionnaire rigoureux et détaillé sur les pratiques à risque afin de réduire au maximum l’aléa lié à l’état de santé du donneur. » (HALDE, Orientation sexuelle- Exclusion du don du sang, 02-02-2006).
Autant des données techniques que des évidences éthiques sont donc favorables à la levée de cette mesure discriminatoire. C’est pourquoi SOS Homophobie a décidé de se mobiliser contre cette discrimination en lançant un appel national. «Donner son sang est un acte citoyen qui engage la responsabilité de chacun. Écarter systématiquement les homosexuels revient à considérer qu’ils seraient moins citoyens et moins responsables que les hétérosexuels.». Tous les homosexuels masculins séronégatifs qui souhaitent donner leur sang et qui déclarent sur l’honneur ne pas avoir de conduites à risques pourront remplir une promesse de don du sang. Tous celles et tous ceux qui ne font pas partie de cette catégorie et qui souhaitent soutenir cette action pourront remplir un engagement de receveur-se affirmant leur refus de l’exclusion systématique des homosexuels du don du sang et déclarant, si cette mesure était abolie, ne pas craindre d’être transfusé-e-s.
La situation en Suisse : grâce à l’action de Pink Cross et de l’Aide Suisse contre le Sida, la Croix-Rouge suisse n’a pas inscrit l’exclusion des homosexuels pour les dons du sang dans ses directives. Il y est mentionné que ce sont les comportements à risques qui sont responsables de la transmission du virus HIV et pas l’orientation sexuelle. Mais de nombreux témoignages montrent que, dans la pratique, la Croix-Rouge suisse exclut néanmoins systématiquement les gays des collectes de don du sang. L’homosexualité, comme la toxicomanie et la nymphomanie, est automatiquement considérée comme un comportement à risque excluant la collecte du sang. La situation n’est donc pas vraiment meilleure malgré des textes plus favorables.
A quand une action nationale similaire en Suisse ?