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En Chine, des gays et lesbiennes prêt·e·s à «sortir des cases» du recensement

En Chine, des gays et lesbiennes prêt·e·s à «sortir des cases» du recensement

Ce sera peut-être le plus grand «coming-out administratif» du monde: de nombreux couples de même sexe chinois veulent profiter du recensement national en cours pour mettre fin à leur invisibilisation sociale.

Depuis le début du mois, ils sont plus de 7 millions à faire du porte-à-porte à travers la Chine. Leur mission: mener à bien le recensement décennal auprès d’une population estimée à 1,4 milliard d’individus. Parmi ces derniers, il y a aussi des gays et lesbiennes bien décidé·e·s à saisir l’occasion pour montrer qu’ils/elles existent, rapporte «The Guardian». Ainsi un groupe basé à Guangzhou, LGBT Rights Advocacy China, a lancé la campagne «Ce n’est pas mon/ma colocataire c’est mon/ma partenaire». Il invite les gays et lesbiennes vivant sous le même toit à s’affirmer au moment de répondre au questionnaire. En pratique, à la question «Relation au chef du foyer», il s’agit pour le/la partenaire de répondre «Autre» et prier l’agent de rajouter à la main le mot «Couple».

La campagne a pris son élan sur les réseaux sociaux, où plusieurs internautes racontent fièrement avoir réussi à faire inscrire ce coming-out administratif. «Il faut prendre la parole si l’on veut être vus», a écrit l’un d’eux. Évidemment, il n’y a aucune garantie que ces résultats soient pris en compte. Le Bureau chinois des statistiques a d’ailleurs laissé entendre au «Guardian» que ces notes manuscrites ne seraient pas enregistrées.

Mais Peng Yanzi, directeur de LGBT Rights Advocacy China, est persuadé que le jeu en vaut la chandelle, même symboliquement. «Il est possible que certains agents n’aient jamais rencontré, voire jamais entendu parler de personnes gay. Mais si nous avons l’occasion de leur parler, ils peuvent comprendre la communauté LGBT.»

Ignoré·e·s par l’État

En 2016, une enquête de l’ONU avait estimé qu’en Chine, seulement 15% des personnes LGBT avaient fait leur coming-out auprès de leur famille, et 5% en dehors. La République populaire a dépénalisé et dépsychiatrisé l’homosexualité au tournant des années 2000, mais depuis lors le régime n’a rien fait pour reconnaître les minorités sexuelles. Il est même resté très sourcilleux face aux mouvements LGBTQ+, malgré une opinion publique de plus en plus ouverte, notamment sur la question des couples de même sexe, voire du mariage pour tous.