La Pride de Moscou violemment réprimée
La police moscovite, ainsi qu’une centaine de contre-manifestants ont empêché les militants gay et lesbiennes de se rassembler samedi après-midi à Moscou pour la première Gay Pride de Russie.
En dépit de son interdiction par la Municipalité, la première Gay Pride de Russie a été maintenue symboliquement par ses organisateurs. Elle devait toutefois se limiter à la dépose d’une gerbe sur la tombe du soldat inconnu, située dans un jardin à proximité du Kremlin, puis à un rassemblement pacifique devant la Mairie de Moscou. Selon des informations diffusées en fin d’après-midi par l’agence de presse RIA/Novosti, les participants à cette Pride interdite étaient très peu nombreux et ont fait face à une centaine de contre-manifestants qui les ont pris à parti. Des coups auraient été échangés entre les partisans de la Gay Pride d’une part, et policiers en tenue anti-émeutes et contre-manifestants, de l’autre. Il y aurait eu plusieurs blessés, et 120 interpellations, «parmi les gays et les opposants à la marche» selon la police. Parmi les personnes, interpelées, on compterait l’organisateur de la manifestation, le militant gay Nicolaï Alekseev, ainsi que le député allemand Volker Beck. Lors de la conférence de presse du matin, ce dernier avait condamné l’attitude des autorités moscovites au nom de la démocratie et du respect des traités signés par Moscou, soulignant que l’interdiction de manifester était une violation très claire de la liberté de rassemblement garantie par la Convention européenne des droits de l’homme, et une manifestation très claire d’homophobie telle qu’elle a été condamnée en début d’année dans le cadre d’une résolution du parlement européen portant sur le thème de l’homophobie. La Russie vient de prendre la tête du Conseil de l’Europe, et une telle affaire intervient à un moment particulièrement délicat, alors que le G8 doit se réunir en Russie en juillet prochain.
Solidarité à Berne
Simultanément, des manifestations de solidarité avec les lesbiennes et les gays russes se sont déroulées dans plusieurs capitales d’Europe de l’Ouest, dont Berlin et Paris, de même que sur la Waisenplatz de Berne, à l’initiative des deux organisations LGBT nationales, LOS et Pink Cross.
[Collaboration: Yves de Matteis]
