Lausanne

Grande rencontre des parentalités queers

sam 27 avril - dim 28 avril
Lausanne
#fetish

La SeXorcisto présente Lith Li

ven 26 avril, 21:00
Genève
#Musique

Gaye Su Akyol

sam 18 mai, 20:30
Genève
#Littérature

Vieille comme la rue? La prostitution hier et aujourd’hui

ven 19 avril, 17:30

Ankara : le rédacteur en chef de Kaos GL menacé de prison.

Une plainte pénale a été déposé contre Umut Güner, rédacteur en chef du seul magazine LGBT turc pour publication obscène parce que le dernier numéro de la revue, publié par l’association homonyme qui était l’invité d’honneur de la Pride 06 à Lausanne, a publié un dossier sur la place de la pornographie dans la communauté LGBT. Güner risque, si il est reconnu coupable, jusqu’à 3 ans de prison.

Le 24 juillet dernier, la totalité de la dernière édition du magazine avait été saisie avant parution. « Nous avons fait ce dossier pour montrer le rôle que joue la pornographie dans la vie LGBT et comment elle la modélise. Nous avons spécialement montré comment la pornographie hétérosexuelle utilise les femmes comme des objets et comment les hommes fantasment sur les femmes lesbiennes. Nous avons demandé à des rédacteurs LGBT de répondre à quelques questions comme : Où se situe la pornographie dans votre vie ? Pourquoi regardez-vous des films porno ? Quelle différence y a-t-il entre érotisme et pornographie ?. J’ai personnellement pris garde à ôter toute trace de pornographie des articles avant la parution du magazine » a déclaré Güner à Gay City News.
A la suite de cette saisie confirmée par toutes les instances d’appel, c’est aujourd’hui contre Güner personnellement, en tant que responsable légal du magazine, qu’a été déposée une plainte pénale selon l’article 226 du Code Pénal Turc qui stipule « Toute personne qui diffuse et publie des images obscènes ou qui agit comme intermédiaire dans ce but sera condamnée à une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans »
L’an dernier, pour se conformer aux normes de l’Union Européenne concernant les droits humains, le Parlement turc a révisé le code pénal et les associations LGBT avaient tenté, en vain, d’inclure dans cette révision la suppression de la vague notion d’obscénité.
Depuis le gel des négociations entre la Turquie et l’UE lié au problème de la reconnaissance de la République Grecque de Chypre par Ankara, tous les observateurs notent que toutes les réformes des droits humains en Turquie sont aussi gelées entrainant un recul manifeste pour tout ce qui concerne les droits des minorités et la liberté d’expression.
A la question de savoir si Güner craint d’autres formes de persécution contre les militants gays ou d’autres tentatives pour dissoudre l’association Kaos GL ou interdire son magazine, il répond « La possibilité de voir le magazine interdit existe toujours parce que l’homosexualité demeure un tabou en Turquie. La plupart des gens ne veulent pas en parler, même pas y penser et surtout pas en faire un débat public. Kaos GL est un magazine LGBT qui, naturellement, parle de sexualité et aussi longtemps que nous discuterons de sexualité et d’homosexualité nous rencontrerons des difficultés. »
Güner reste cependant optimiste : « Il faut se rappeler que la justice turque est vraiment indépendante du gouvernement. Et le tribunal peut clôre la plainte à la première audition, ce qui a lieu la plupart du temps lors des poursuites contre les associations pour des motifs d’identité sexuelle. »